mercredi 31 mai 2017

Juin 1917


Vendredi 1er juin 1917.
Le Bataillon relevé vient cantonner au sud de l’Aisne dans le village de GLENNES.
Le mouvement se fait par Compagnie, par l’itinéraire : BLANC SABLON – MAIZY – GLENNES. A leur arrivée au cantonnement, les Chasseurs trouvent un casse-croute composé d’une soupe au fromage, de viande froide, de pinard et de café qui les réconforte.

Le Chef de Bataillon et son Etat-Major quittent le PC ROXANE à 6 heures du matin et arrivent à GLENNES à 11 heures.
Repos complet.

Vers 22 heures, une escadrille d’avions boches vient bombarder GLENNES et ses environs. Elle ne cause aucun dégât.

 
Samedi 2 juin 1917.
Le Bataillon se met au nettoyage et à l’installation du cantonnement.
Le Bataillon fait toujours partie du 18éme Corps d’Armée dont le QG est à GLENNES.
Le QG de la 164éme Division d’Infanterie est à BASLIEUX LES FISMES
L’I Divisionnaire est à FISMES.

 
Dimanche 3 juin 1917.
Messe militaire à 9 heures 30.
Revue du cantonnement par le Commandant à 10h30.
Le Commandant, partant en permission, passe le commandement à Monsieur le Capitaine JACOB.
De 21 heures à 23 heures, nouvelle incursion d’avions boches, sans résultat.

 
Lundi 4 juin 1917.
Repos complet pour le Bataillon.
Le Dépôt Divisionnaire nous envoie un renfort composé de :

Messieurs        HOURSEAU, Lieutenant
                        BOISAUBERT, Sous-Lieutenant
                       TOLLU, Sous-Lieutenant

Un adjudant, 2 sergents, 17 caporaux et 178 Chasseurs.

 
Mardi 5 juin 1917.
Repos. A la suite de la longue et pénible occupation de secteur sur le plateau de VAUCLERC et des attaques du 22 mai, les Citations à l’Ordre de l’Armée ci-dessous ont été prononcées par le Général DUCHENE, Commandant la Xéme Armée ; sous N° 276.

GASON Paul, Capitaine.
« Au front depuis le début de la campagne où il a pris une part active à tous les combats livrés par le Bataillon. Il a su faire de sa Compagnie une unité d’élite. A Sailly, en octobre 1916, il enlève avec un groupe de plusieurs unités des corps voisins qu’il commande, la partie nord de ce village, faisant une centaine de prisonniers et prenant quatre mitrailleuses. Il s’est signalé à nouveau pendant la période du 11 au 23 mai 1917, en maintenant sa Compagnie sur un terrain conquis fortement battu par l’artillerie et repoussant 3 attaques. »

DESPLATS Henri, Sous-Lieutenant.
« Officier dévoué et brave, a fait preuve, en maintes circonstances des plus belles qualités militaires. Blessé mortellement à son poste de combat, a dit à ceux qui le relevaient : J’ai fait mon devoir, faites comme moi. »

MARQUES DU LUC, Sous-Lieutenant.
« Officier d’un courage et d’un sang-froid à toute épreuve. Blessé mortellement au moment où, sous un violent bombardement d’artillerie lourde, il s’assurait que tout le monde était à son poste, une attaque ennemie étant attendue. »

LOHLY Rémy, Adjudant.
« Le 22 mai 1917, recevant l’ordre de ravitailler en munition la première ligne, séparée de la tranchée de départ par un plateau battu par les mitrailleuses ennemies et soumis à un bombardement violent, a magnifiquement rempli sa mission en faisant plusieurs fois le chemin avec sa section, permettant ainsi aux groupes d’assaut de maintenir le terrain conquis. Légèrement blessé à la tête par un éclat d’obus, n’a consenti à se faire panser que la mission terminée et n’a voulu être évacué. »

MARJOLIN Noël, Adjudant.
«  Sous-Officier d’un courage exemplaire. Les Officiers de la Compagnie étant tombés, a assuré avec quelques hommes la défense d’un secteur écrasé par de violents bombardements. A été grièvement blessé à son poste de combat. »

SCHUN Paul, Sergent 2éme Compagnie.
« Pendant 13 jours, avec la section qu’il commandait en l’absence d’Officiers, s’est dépensé sans compter pour assurer la garde et la défense du secteur qui lui était confié. Le 17 mai 1917, a contribué à repousser une contre-attaque ennemie, composée de grenadiers qui s’étaient approchés à moins de 40 mètres de nos lignes. Malgré l’intensité des feux ennemis, a lancé en quelques minutes plus de 100 grenades que lui passaient des Chasseurs, causant à l’ennemi de lourdes pertes et le contraignant à se replier en désordre. »

RAMAGE Gabriel, Sergent 3éme Compagnie.
« Excellent Sous-Officier, énergique, audacieux, tenace. Sa compagnie étant attaquée par l’ennemi, est monté sur le parapet de la tranchée, malgré un violent bombardement et a arrêté l’ennemi par un barrage de grenades. »

BERTHIER Louis, Caporal.
« Gradé de haute valeur, s’est fait remarquer en toutes circonstances. Pendant l’attaque du 22 mai 1917, le chef de son groupe étant blessé, en a pris le commandement en pleine action, a repoussé de violentes contre-attaques. A maintenu ses hommes sur la position conquise, donnant un bel exemple de courage et de mépris du danger. »

LAMBERT Paul.
« Très jeune Chasseur, engagé volontaire pour venger la mort de son père glorieusement tombé pour la France. Fusiller mitrailleur d’un courage admirable, le 22 mai 1917, s’est porté d’un splendide élan à l’attaque d’une tranchée ennemie sous une pluie de balles et d’obus, est demeuré ferme sur la position conquise, violemment contre-attaquée par l’ennemi. Tué à son poste. »

Le Chef de Bataillon porte à la connaissance du Bataillon l’Ordre suivant, N° 224 :

« Officiers, Sous-Officiers, Caporaux, Chasseurs,
Vous venez d’ajouter une belle page à l’histoire glorieuse du Bataillon.

Dans un bel élan, vous avez, sur le plateau de Vauclerc, conquis la tranchée de TROYES, fait des prisonniers, pris des mitrailleuses, repoussé une contre-attaque violent de forces supérieures.

Vous avez fait mieux encore : pendant 20 jours du 11 mai au 1er juin, en première ligne, dans un secteur d’attaque, dans des tranchées à peine creusées, couchés dans la boue, vous avez supporté des bombardements violents et précis, repoussé 4 contre-attaques ennemies, organisé plusieurs positions.

Vous avez fait preuve de bravoure dans l’attaque, de résignation farouche sous la mitraille, d’endurance au travail ; vous avez montré ce qu’on peut attendre de bon Français, lorsqu’ils sont animés par le sentiment du devoir.

A nos glorieux morts, je rends hommage, ils sont la rançon de notre gloire, sur leurs cercueils, les générations futures viendrons et prierons ; à leurs familles, j’adresse mes compliments de condoléances les plus émus, que l’idée qu’ils sont morts pour une cause sacrée soit un adoucissement à leur douleur.

A vous Sous-Officiers, Gradés et Chasseurs, j’adresse mes plus vives félicitations.

Aux braves de la première ligne qui ont enlevé la position ennemie, l’ont organisé et ont repoussé toutes les contre-attaques ennemie, à ceux qui ont assuré le service des liaisons et ont rendu encore plus étroite la collaboration des différentes armes, aux Gradés et Chasseurs des services qui ont relevé et soigné les blessés, identifié et inhumé nos morts, à ceux qui ont assuré dans des conditions difficiles et périlleuses le ravitaillement en vivres, matériel, en munitions, à tous ceux qui m’ont aidé dans ma tâche et l’ont rendu plus facile ; à vous mes chers amis, merci du fond du cœur. Je viens de vivre une des périodes les plus dures mais la plus belle de ma vie militaire. Je suis plus heureux et plus fier que jamais d’être à votre tête.

Tous, Chefs et Chasseurs, unis par le sentiment du devoir et par une étroite et mutuelle affection, nous continuerons sans faillir notre rude tâche, nous ajouterons de nouveaux fleurons à la couronne de gloire du 41° Bataillon de Chasseurs à pied et nous contribuerons de toutes nos forces à la libération de notre cher pays et au triomphe de son idéal. »

                                                                                  Signé : MASSON.

 

Mercredi 6 juin 1917.
Repos complet.

Par Ordre du GQG N° 5113, le Général Commandant en Chef confère la Médaille Militaire avec Palme à :

COLLOT Odile Elie.
« Chasseurs courageux, qui s’est signalé par sa belle conduite depuis le début de la campagne. Blessé grièvement le 23 août 1916, a donné à tous ses camarades un bel exemple de résignation. Amputé de la cuisse gauche ».

 

Jeudi 7 juin 1917.
Le Bataillon reçoit l’Ordre d’envoyer une reconnaissance au sud de l’Aisne vers MAIZY et à l’Est, pour reconnaitre les positions à tenir en cas d’attaque puissante de l’ennemi.

Cette reconnaissance était composée de Monsieur le Lieutenant VAUKAIRE et du Sergent BARTHE, sous-officier de renseignements.
Le Bataillon devient réserve de la 164éme Division qui forme elle-même la réserve du 18éme Corps d’Armée.

 
Vendredi 8 juin 1917.
Reprise de l’instruction dans les Compagnies.
Le Général HIRCHAUER se fait accompagner par le Capitaine JACOB, commandant provisoirement le Bataillon, pour aller remettre la Croix de Chevalier de la Légion d’Honneur au Caporal DAUGY, à l’ambulance de BEAURIEUX.
Le Caporal DAUGY, blessé le 22 mai 1917 a été amputé des deux jambes.





 

Samedi 9 juin 1917.
Exercices dans les compagnies.
De 20 heures à 21 heures, concert par la fanfare du Bataillon devant le QG du 18éme Corps d’Armée. Le Général HIRCHAUER et son Etat-Major y assistent.






 

Dimanche 10 juin 1917.
Repos – Messe militaire dans l’église de GLENNES à 9h30.






Source : https://www.youtube.com/watch?v=axRY4JrLgTk


Par Ordre du GQG N° 5131  « D », le Général Commandant en chef confère la Médaille Militaire avec Palme aux militaires du Bataillon dont les noms suivent qui se sont particulièrement distingués par des actions d’éclat pendant le séjour du Bataillon sur le plateau de Vauclerc.

VIOLETTE Camille Amédée.
« Chasseur d’élite intrépide et insouciant du danger. Au cours de l’assaut du 22 mai tous ses camarades de groupe ayant été mis hors de combat, est arrivé seul avec son Sergent sur la position ennemie, a lutté énergiquement et s’est maintenu sur la position conquise jusqu’à l’arrivée des renforts. Déjà cité à l’Ordre. »
DEBONDUWE Georges René, Sergent.
« Sous-Officier courageux et énergique. A accompli volontairement plusieurs missions périlleuses. Le 22 mai 1917, entrainant vigoureusement son groupe à l’assaut, a soutenu une lutte très vive à la grenade, assurant ainsi la progression de son groupe. 2 fois cité à l’Ordre. »
RIBOULOT Emile Auguste, Caporal.
« Gradé d’une intrépidité et d’un sang-froid remarquables. Le 22 mai 1917, s’élançant à l’assaut, a attaqué un ennemi supérieur en nombre et fortement armé. A fait des prisonniers et a capturé une mitrailleuse. Déjà 2 fois cité à l’Ordre. »
ROLLET Marcel, Sergent.
« Sous-Officier valeureux, plein d’allant et de sang-froid. Le 22 mai 1917, s’élançant à l’assaut à la tête de son groupe, est arrivé sur la position ennemie avec un seul de ses Chasseurs, tous les autres ayant été mis hors de combat. A maintenu néanmoins la position conquise, en luttant avec une énergie toujours croissante, jusqu’à l’arrivée des renforts. Déjà deux fois cité à l’Ordre. »
 
Lundi 11 juin 1917.
Gymnastique et jeux par Compagnies.
 
Mardi 12 juin 1917.
De 7h à 10h, exercices par Compagnies.
Dans l’après-diner, à 14 heures 30, représentation offerte aux gradés et Chasseurs du Bataillon par la troupe du « Théâtre au front » du 18éme Corps d’Armée.





 
Mercredi 13 juin 1917.
Revues de détails dans les Compagnies.
De 13 heures à 17 heures, visite de l’escadrille du 18éme Corps d’Armée par les Officiers du Bataillon.
 
Jeudi 14 juin 1917.
Travaux de propreté – Repos
De 21 heures à 23 heures, les avions boches lancent des bombes sur le village. Ils ne font aucun dégât.
 
Vendredi 15 juin 1917.
Le Chef de Bataillon MASSON de retour de permission, reprend le commandement du Bataillon.
La 164éme Division remonte en première ligne dans e secteur d’Heurtebize.
Le 41° BCP réserve de la Division reçoit l’Ordre de faire mouvement sur MAIZY dans la matinée du 16 juin.
Préparatifs au départ.
 
Samedi 16 juin 1917.
Le Bataillon quitte GLENNES par sections.
Le mouvement commencé à 5 heures du matin est terminé à 10 heures. Le cantonnement est suffisant mais il est très sale ; les Chasseurs se mettent immédiatement au travail pour effectuer le nettoyage.
 
Dimanche 17 juin 1917.
A 10 heures, revue de cantonnement par le Commandant. Repos.
 
Lundi 18 juin 1917.
Installation et amélioration du cantonnement.
Les pionniers commencent la réparation des routes. Le Bataillon fournit deux corvées, de 50 Chasseurs chacune, pour transporter des munitions en 1ere ligne.
 
Par Ordre du GQG N° 5137  « D », le Général Commandant en chef confère la Médaille Militaire avec Palme aux Chasseurs du Bataillon dont les noms suivent :
RENARD Narcisse.
« Très bon Chasseur, au front depuis le début de la campagne. A été très grièvement blessé à son poste de combat, le 17 mai 1917. Perte de l’œil droit. »
MONTPROFIT Maurice.
« Chasseur très brave, au front depuis le début de la campagne. S’est constamment fait remarquer par son courage, son entrain et son absolu mépris du danger. Grièvement blessé le 17 mai 1917 à son poste de combat. »
 
 Mardi 19 juin 1917.
A 2 heures 45 du matin, reconnaissance du secteur Y à l’ouest d’HURTEBIZE par les Sous-lieutenants COMTE et COUETTE et par le Médecin Chef DECQ.
Le Bataillon fournit une corvée de jour et une corvée de nuit pour le transport des munitions en 1ere ligne.
De 20 à 22 heures, bombardement de la gare de MAIZY par des obus de calibre 130.
 
Par Ordre du GQG N° 5137  « D », le Général Commandant en chef confère la Médaille Militaire avec Palme aux Chasseurs du Bataillon dont les noms suivent :
DESMARES René, Albert.
« Très brave Chasseur qui a toujours accompli vaillamment son devoir. Blessé à son poste de combat le 18 mai 1917, pour la 3éme fois. Déjà cité à l’Ordre. »
LEBEAU Etienne.
« Excellent Chasseur dévoué et brave. Au front depuis le début de la campagne, a été très grièvement blessé à son poste de combat le 18 mai 1917. »
PAPE Etienne.
« Modèle de bravoure, a fait ses preuves en maintes circonstances comme patrouilleur volontaire. Blessé grièvement à son poste de guetteur le 20 mai 1917. »
 
Mercredi 20 juin 1917.
Nettoyage du cantonnement.
Le Bataillon fournit une corvée au Génie et à l’Artillerie dans le secteur.
 
Jeudi 21 juin 1917.
Nettoyage du cantonnement qui devient en fort bon état.
A 10 heures, conférence par le Commandant aux Officiers et gradés du Bataillon sur les rapports qui doivent exister entre les gradés et les hommes.
Le Bataillon fournit les mêmes corvées que les jours précédents.
A 20 heures, concert de la fanfare.
 
Vendredi 22 juin 1917.
Le Bataillon fournit de jour une corvée de 90 hommes et la nuit une corvée de 100 hommes pour le Génie et l’Artillerie de la Division.
De 21 heures à 23 heures 30, plusieurs obus de gros calibre tombent aux environs de la gare de MAIZY.
 
Samedi 23 juin 1917.
Travaux de propreté et revues dans les Compagnies.
Le Bataillon fournit 90 hommes de corvée pour le Génie et l’Artillerie de la Division.
 
 
Dimanche 24 juin 1917.
Le Bataillon reçoit dans la matinée l’Ordre de se porter sur Moulin Rouge. La journée est occupée par les préparatifs au départ.
A partir de 21 heures, le mouvement se fait par Compagnie. Le Bataillon tout entier est logé dans les camps de Moulin Rouge, Loredde et Kitchener.
Quelques obus tombent dans les environs immédiats de Moulin Rouge.
 
Par Ordre du GQG N° 5165  « D » du 18 juin 1917, le Général Commandant en chef confère la Médaille Militaire avec Palme aux Chasseurs du Bataillon dont les noms suivent :
MAXENCE Jules.
« Jeune Chasseur plein d’audace et d’ardeur. Pendant l’attaque du 22 mai 1917, a entrainé ses camarades à l’assaut d’un blockhaus ennemi. Blessé grièvement au moment où il engageait une vive lutte à la grenade. N’en a pas moins conservé un moral très élevé donnant à tous le plus bel exemple.»
KRUMEICH Camille.
« Agent de liaison, d’un courage à toute épreuve, toujours volontaire pour les missions périlleuses. Blessé grièvement le 23 mai 1917, en s’élançant pour porter secours à un de ses camarades.»
BRAILLON Jean.
« Agent de liaison, d’un dévouement à toute épreuve et au mépris absolu du danger. Blessé grièvement pendant les combats du 22 au 23 mai 1917, en assurant la liaison avec les fractions de 1ere ligne, dans un terrain découvert soumis aux feux incessants de l’ennemi.»
BERNEAU Alexandre.
« Excellent Chasseur, courageux et dévoué. Blessé grièvement le 27 mai 1917, à son poste de combat, alors qu’il travaillait de nuit à la réfection d’une tranchée de 1ere ligne bouleversée par le tir de l’artillerie ennemie..»
 
 
Lundi 25 juin 1917.
Travaux de propreté et repos.
Le soir, la grotte du Dragon et le doigt d’Hurtebise sont enlevés par la 164éme Division à 18 heures 5.
Les troupes d’attaque comprenaient entre autre le Groupe Franc du 41éme Bataillon de Chasseurs à Pied sous les Ordres du Sous-Lieutenant CONNAULT.
Après une courte mais intense préparation d’artillerie, l’attaque est lancée à 18 h 05. Pour mener l’assaut, le général Gaucher commandant la 164e division a désigné le 3e bataillon du 152e RI, le bataillon Moréteaux du 334e RI et plusieurs groupes de corps francs de diverses unités, en particulier du 41e Bataillon de chasseurs à pied. Les troupes d’assaut sont précédées par des soldats équipés de lance-flammes pour détruire les postes allemands de résistance. Au total un peu plus de 2 000 hommes participent à l’attaque.
A 21 heures, malgré deux contre-attaques allemandes, la Caverne du Dragon est prise ! Les Français ont fait plus de 300 prisonniers (304 ou 327 selon les sources), dont environ la moitié à l’intérieur de la Caverne dans des circonstances qui n’ont pas jamais été complètement éclaircies quant au rôle respectif du 152e et du 334e RI. Les pertes totales françaises s’élèvent à 329 hommes : 79 tués, 238 blessés et 12 disparus. Les pertes allemandes ne sont pas connues.
La prise de la Caverne du Dragon n’a pas changé le cours de la guerre. Cette opération à objectif limité était conforme à la nouvelle stratégie du général Pétain. La bataille dite « des observatoires » devait se poursuivre sur le Chemin des Dames jusqu’en juillet. C’est ainsi que le 26 juillet, lors d’une attaque, les Allemands parvenaient à reprendre pied dans la partie nord de la Caverne du Dragon… La Caverne ne sera restée entièrement française que pendant un mois.
Mais, avec un nombre aussi élevé de prisonniers, et aussi avec ce nom, plein de mystère, de Caverne du Dragon, l’attaque du 25 juin connaît une médiatisation sans précédent. Les envoyés spéciaux des journaux parisiens sont invités par le haut commandement à venir à Beaurieux interroger les prisonniers et les troupes qui ont participé à l’attaque. La prise de la Caverne fait les gros titres dans toute la France.  Au 152e RI, elle apporte de nouveaux lauriers. Le 10 juillet, le régiment obtient sa quatrième citation avec la fourragère aux couleurs de la médaille militaire. Un détachement avec le drapeau du 15/2 est invité à participer au défilé du 14 juillet à Paris. En 1936, le général Gaucher publie l’historique de la 164e Division d’infanterie sous le titre : « La Division du Dragon ».
 
 


Situé en face de la Caverne du Dragon, ce monument rend hommage aux combattants du 41ème bataillon de chasseurs à pied tombés à la caverne du dragon et au chemin des dames de mai à juillet 1917. Hommage rendu par le 41éme devenu Groupement de Chasseurs (unité de Réserve du 1er Groupement de Chasseurs) le 27 mai 1982.
Par Ordre du GQG N° 5179  « D » en date du 21 juin 1917, le Général Commandant en chef a nommé au grade de Chevalier de la Légion d’Honneur :
 
DAUGY Léon, Louis, Flavien, Caporal.
« Excellent gradé, courageux et plein d’entrain, a été grièvement blessé le 22 mai 1917, alors que, par son exemple et son autorité, il maintient ses Chasseurs sur une position violemment bombardée. Amputé des deux cuisses. Déjà cité à l’Ordre antérieurement et Médaillé Militaire pour faits de guerre. »
Pertes :
Chasseur 2cl THOMAS Gabriel Groupe Franc – Tué à l’ennemi
Caporal LHOSPIED Gustave Groupe Franc – Tué à l’ennemi
Sergent DEBONDUWE Georges Groupe Franc – Blessé au combat – DCD des suites de ses blessures le 25 juillet 1917
Chasseur 2cl OCTAVE Eugène Groupe Franc – Blessé au combat
Chasseur 2cl MOREAU Yvon Groupe Franc – Blessé au combat
Chasseur 2cl DUFOUR Camille Groupe Franc – Blessé au combat
Chasseur 2cl LEMOINE Jules Groupe Franc – Blessé au combat
 
 
Mardi 26 juin 1917.
A 3 heures 45, une reconnaissance su secteur du monument d’Hurtebise est faite par le Commandant et les Commandants d’unités.
A partir de 21 heures, le Bataillon monte en ligne. Il occupe dans le secteur dit d’Hurtebise le quartier Y dans lequel se trouve le monument commémoratif de 1814 et les entrées Nord et Sud de la fameuse grotte du Dragon.
La liaison est assurée à gauche avec un Bataillon du 24éme Régiment d’Infanterie (3éme Corps d’Armée) et à droite avec le Bataillon de LIGNIERS du 152éme Régiment d’Infanterie.

 

Source : JMO du 24éme Régiment d’Infanterie

Les 3 Compagnies sont en ligne avec deux sections en 1ere ligne dans les tranchées FICHOU et NOUVELLE et deux sections en soutien et en réserve dans la tranchée de LIBOURNE, et le boyau de SAINTES.

 



Source : http://dictionnaireduchemindesdames.blogspot.fr/2011/01/f-comme-fichou.html





Carte JMO du 403éme Régiment d’Infanterie

 Le Commandant a son PC près de la tranchée de la Creute (PC Yvonne).

Dans cette même tranchée, sont en réserve à la disposition du Commandant, une compagnie et une section de Mitrailleuse du 152éme Régiment d’Infanterie.

La relève s’effectue sous un bombardement violent. Elle se termine néanmois vers minuit avec quelques pertes seulement.

Pertes :
Caporal fourrier CELLIER Albert 3éme Cie – Blessé au combat
Caporal fourrier MONTAGU Louis 1ere Cie – Blessé au combat
Chasseur 2cl LEPAGE Georges 2éme Cie – Blessé au combat
Chasseur 2cl GOUX Joseph 3éme Cie – Blessé au combat- DCD des suites de ses blessures le 27 juillet 1917
Chasseur 2cl BUISSON Charles 3éme Cie – Blessé au combat
Chasseur 2cl LEPEINE Paul 3éme Cie – Blessé au combat
Chasseur 2cl BEAUVOIS Léon 3éme Cie – Blessé au combat- DCD des suites de ses blessures le 27 juillet 1917
Caporal THEVENET André 3éme Cie – Blessé au combat
Chasseur 2cl BLANCHET Lucien 2éme Cie – Blessé au combat
Sergent ROLLET Marcel 1ere Cie – Blessé au combat
Chasseur 2cl GARIOT Louis 1ere Cie – Blessé au combat
Sergent CHARNOT André S.H.R – Blessé au combat
Chasseur 2cl SALMON Joseph 1ere Cie – Blessé au combat
Chasseur 2cl HOCGRE Paul 1ere Cie – Blessé au combat
Sergent PENARD Elisée Cie de Mitrailleuse – Blessé au combat
Chasseur 2cl REGNIER Octave Cie de Mitrailleuse – Blessé au combat

 

Mercredi 27 juin 1917.
A 2 heures et 3 heures 30, une reconnaissance et une patrouille ennemies se présentent devant la 1ere Compagnie. Elles sont chassées rapidement à coups de grenades. Un prisonnier reste entre nos mains.
A 3 heures 30, l’artillerie ennemie déclenche un violent tir de barrage ayant comme point moyen le mouvement. Ce tir diminue d’intensité à partir de quatre heures.
De quatre heures à 7 heures, l’aviation boche se montre particulièrement active au-dessus de nos tranchées.
Pendant toute la journée, l’artillerie ennemie arrose nos seconde lignes (tranchée Libourne et de la Creute).
Nos guetteurs en première ligne signalent à plusieurs reprises des corvées ennemies circulant vers la grotte des Saxons dont l’entrée est très visible du poste d’observation installé à la sortie Nord de la Grotte du Dragon.
Nos fusils mitrailleurs et nos guetteurs tirent sur ces corvées.
A 23 heures, nouveau tir de barrage ennemi par pièces de tous calibres sur l’ensemble du quartier occupé par le Bataillon.
Pertes :
Chasseur 2cl CLERE Charles 1ere Cie – Tué à l’ennemi
Chasseur 2cl DUGUE Pipe 1ere Cie – Tué à l’ennemi

 

Jeudi 28 juin 1917.
Dès l’aube, les avions ennemis volent très bas au-dessus de nos lignes.
L’artillerie ennemie nous harcèle sans arrêt surtout avec du gros calibre. La tranchée de Libourne, le boyau Grenier, le boyau parallèle sont totalement bouleversés.
A la nuit, nouvelle reconnaissance ennemie repoussée à la grenade.
Pertes :
Caporal BERGERAT Alphonse  Cie de Mitrailleuses – Blessé au combat
Chasseur 2cl COLLET Adrien 1ere Cie – Blessé au combat
Chasseur 2cl VALOT Georges 2éme Cie – Blessé au combat - DCD des suites de ses blessures le 29 juin 1917.

 

Vendredi 29 juin 1917.
Travail de nuit, nous réparons dans les boyaux et tranchées les dégâts causés par l’artillerie ennemie.
Dans la matinée, quelques groupes boches en corvée se montrent à contre pente devant les secteurs de la 1ere et 2éme Compagnies. Les guetteurs tirent sur ces groupes.
Pendant toute la journée et particulièrement dans la soirée, tir d’empoisonnement de l’artillerie ennemie sur le boyau de Saintes, autour du Monument et du PC Yvonne.
Pertes :
Caporal LAVALLOIR Joseph  Cie– Tué à l’ennemi
Chasseur 2cl BREUZARD Achille 2éme Cie – Blessé au combat - DCD des suites de ses blessures le jour même.

Chasseur 2cl MOESMER Paul 2éme Cie – Blessé au combat
Chasseur 2cl CHAPLON Louis 2éme Cie – Blessé au combat- DCD des suites de ses blessures le jour même.
Chasseur 2cl BEDU Marcel 2éme Cie – Blessé au combat

 

Samedi 30 juin 1917.
Dans le courant de la nuit, les Cies organisent la 1ere ligne et posent des réseaux de 2 heures à 4 heures. Les boches lancent de nombreuses grenades à fusils.
L’artillerie ennemie, calme pendant la nuit et la matinée, reprend son activité vers 14h30. Le tir devient particulièrement intense à la tombée de la nuit.
Pas d’action d’infanterie sur notre front, mais grosse attaque ennemie à gauche de notre secteur de 19h30 à 21 heures45.

Par l’Ordre de l’Armée n° 283, le Général Commandant la 10éme Armée cite à l’Ordre de l’Armée :

ROUSSEAU Pierre, Sergent.
« Excellent Sous-Officier, d’un courage et d’un dévouement à toute épreuve. Volontaire pour toutes les missions périlleuses. A brillamment entrainé ses hommes le 29 février 1915 à l’attaque de la cote 542 (Chapelotte) arrivé le premier sur les réseaux ennemis qu’il brisait à coup de crosse. Fatigué et malade, a voulu rester à son poste de combat dans les journées qui suivirent donnant ainsi à tous le plus bel exemple de discipline et d’abnégation. N’a quitté son poste que sur l’Ordre de son Commandant de Compagnie avec les pieds gelés. »

Par Ordre du GQG N° 5198  « D » du 28 juin 1917, le Général Commandant en chef confère la Médaille Militaire avec Palme aux Chasseurs du Bataillon dont les noms suivent :

DAVID Eugène, Sergent au Groupe Franc.
« Au front depuis le début de la campagne. A toujours montré au feu les plus belles qualités de courage et de mépris du danger. Au cours du combat du 22 mai 1917, ayant reçu l’ordre d’attaquer une position ennemie fortement organisée, s’est courageusement élancé à la tête de ses hommes à l’assaut de l’objectif assigné, a nettoyé un blockhaus garni de mitrailleuses et infligé de fortes pertes aux Allemands. A facilité ainsi la progression de nos troupes. 4 Citations. »

Pertes :
Chasseur 2cl DUPONT Marcel Cie de Mitrailleuses – Blessé au combat















mardi 2 mai 2017

Mai 1917


Mardi 1er mai 1917.
Même emploi du temps.

 
Mercredi 2 mai 1917.
Matin : instruction et réfection des routes.
Après-midi : manœuvre du Bataillon.

 
Jeudi 3 mai 1917.
Instruction et réfection des routes.

 
Vendredi 4 mai 1917.
Instruction et réfection des routes.

 
Samedi 5 mai 1917.
Manœuvre du Bataillon dans la région de BEZU ST GERMAIN – Exploitation du succès.

 
Dimanche 6 mai 1917.
Repos.
Fête littéraire organisée par le Bataillon.

 
Lundi 7 mai 1917.
Instruction et réfection des routes.

 
Mardi 8 mai 1917.
Instruction et réfection des routes.

 
Mercredi 9 mai 1917.
Le Bataillon, toujours cantonné à MONT ST PERE, reçoit à 19 heures l’Ordre de se tenir prêt à partir. Préparatifs au départ.

 
Jeudi 10 mai 1917.
A 9 heures, le Bataillon embarque en camions sur la route de MONT ST PERE à CHATEAU THIERRY.
Départ à 9h30 par FERE EN TARDENNOIS et FISMES.
Débarquement à GLENNES.
La 164éme Division est rattachée au 18éme Corps d’Armée.
A 19 heures, le Chef de Bataillon reçoit l’Ordre de faire la reconnaissance du secteur que le Bataillon doit occuper sur le plateau de VAUCLERC.

 
Vendredi 11 mai 1917.
A 2 heures, départ de la reconnaissance composée par Messieurs le Commandant MASSON, Sous-Lieutenant COMTE et COUETTE et de Messieurs les Commandants de Compagnies.
La reconnaissance reste toute la journée dans le secteur.
Le Bataillon sous le commandement du Capitaine JACOB, quitte GLENNES à 18 heures et se rend au secteur par MAIZY – BEAURIEUX – BLANC SABLON – CRAONNELLE.





Source :




Source :






Source :


 
Les cuisines roulantes sont installées à CRAONNELLE.
Le train de combat stationne à MAIZY.
Le train Régimentaire stationne à GLENNES.

Le Bataillon relève des éléments du Bataillon GOMEZ du 413éme RI de la 154éme Divisions (6 compagnies).

 
Pertes :
Caporal CHANTEREAU Pierre 2éme Cie – Blessé aux combats – DCD le 15 mai 1917
Chasseur 2Cl FRANCO Albert 2éme Cie – Blessé aux combats
Chasseur 2Cl FRICOT Maurice 2éme Cie – Blessé aux combats
Chasseur 2Cl FAURE Paul 2éme Cie – Blessé aux combats
Chasseur 2Cl HUE François 2éme Cie – Blessé aux combats
Chasseur 2Cl MANSUY François 2éme Cie – Blessé aux combats
Chasseur 2Cl VANESME Georges 2éme Cie – Blessé aux combats
Chasseur 2Cl VOLLAND Henri 2éme Cie – Blessé aux combats




Source :


 
Samedi 12 mai 1917.
A 2 heures, la relève est complètement terminée.
Le Bataillon occupe sur le plateau de Vauclerc, à l’Ouest de CRAONNE, le secteur compris entre le boyau de Speyer et le boyau de Ramstadt :

La 1ére Compagnie, Capitaine BLERIOT, occupe la portion de la première ligne (tranchée des sapinières) comprise entre le boyau de Speyer, en liaison avec le 416éme RI et le boyau du Neckar inclus.

            2 sections occupent la première ligne

            2 sections occupent la tranchée de soutien

La 2éme Compagnie, Capitaine MONDET, occupe la portion de la première ligne comprise entre le boyau du Neckar et le boyau de Stauffen inclus.

            2 sections occupent la première ligne (tranchée des sapinières).

            2 sections occupent la tranchée de soutien.

La 3éme Compagnie, Capitaine GASON, occupe la portion de la première ligne (grande tranchée) comprise entre le boyau de Stauffen exclus et le boyau de Ramstadt en liaison avec le 334RI.

La Compagnie de Mitrailleuses, Capitaine JACOB a deux sections dans le secteur de la 1ere Cie, une section dans celui de la 2éme et une section dans celui de la 3éme.

Sont en réserve à la carrière, le groupe Franc du Bataillon, le peloton de pionniers et une section de la 3éme Compagnie.

Le PC du Chef de Bataillon est situé à la carrière (tranchée du balcon).





De 4 heures à 6 heures les avions ennemis survolent le secteur à faible hauteur et mitraillent les tranchées de 1ere et 2éme lignes.

Pendant toute la journée, l’artillerie ennemie bombarde le secteur. Les obus tombent particulièrement dans la tranchée de soutien, et la tranchée du balcon. Pas d’action d’infanterie.

Pertes :
Chasseur 2cl BACH Charles 2éme Compagnie – Tué à l’ennemi
Chasseur 1cl GAUJOUR Emile 3éme Compagnie – Tué à l’ennemi
Chasseur 2cl RAYNAUD Gaston Compagnie de Mitrailleuses – Tué à l’ennemi
Sergent Major TEINTURIER Marie – Décédé accidentellement au service (coup de chaleur)
Sergent MONERET 1ere Compagnie – Mort des suites de ses blessures.
M. Le Lieutenant DESPLATS Henri – Mort des suites de ses blessures.

 
Sergent HESMOND André 1ere Compagnie – Blessé aux combats
Sergent LOUIS Henri 2éme Compagnie – Blessé aux combats
Chasseur 2cl BONNET Jean 2éme Compagnie – Blessé aux combats
Chasseur 2cl REPON Georges 3éme Compagnie – Blessé aux combats
Chasseur 2cl BRENOT Louis 3éme Compagnie – Blessé aux combats
Chasseur 2cl LOUP Compagnie de Mitrailleuses– Blessé aux combats

 

 
Dimanche 13 mai 1917.
Entre 2h30 et 3h, quelques patrouilles ennemies sont vues sur le plateau.
A 3h15, les sentinelles signalent des groupes de boches, baïonnette au canon, qui se massent dans les trous d’obus à environ 100 mètres de notre première ligne.
Une attaque ennemie se prépare. L’alerte est donnée.
Un tir de barrage est demandé à l’artillerie ; il se déclenche assez lentement.

Les sections en première ligne des 2éme et 3éme Compagnies font de leur côté un violent barrage de grenades et de VB qui combiné avec le tir des fusils mitrailleurs empêche les boches de déboucher et fait avorter l’attaque.

Vers 4 heures, les boches se replient par petits groupes sur lesquels nous continuons à tirer.
En même temps que les allemands tentaient d’aborder nos lignes, ils attaquaient sur le 416éme RI à notre droite, où ils subissaient également un échec.

Extrait du JMO du 334éme RI.

 





La matinée est calme.
Les avions ennemis survolent nos lignes, mais les nôtres leur donnent la chasse.

L’artillerie ennemie fait de 12h à 19 heures des tirs de harcèlement.

A21 heures 30, elle déclenche sur tout le secteur occupé par le Bataillon un tir de barrage d’une extrême violence qui se poursuivit jusque 23 heures.

Entre 23 heures et O heures, les patrouilles du Groupe Franc signalent plusieurs fractions ennemies qui semblent se grouper à proximité de nos lignes. Nos grenadiers lancent des VB. Notre artillerie déclenche un tir de barrage bien dirigé et très nourri.

Pertes :
Chasseur 2cl BURGER Auguste 2éme Compagnie – Tué à l’ennemi
Chasseur 2cl GODEFERT Léopold 3éme Compagnie – Tué à l’ennemi
Chasseur 1cl PETITNICOLAS Marie 3émeCompagnie– Tué à l’ennemi
Chasseur 1cl PAULARD Laurent S.H.R– Tué à l’ennemi

Chasseur 2cl CHAUMIER Antoine 1ere Compagnie – Blessé aux combats
Chasseur 2cl SADON Louis 1ere Compagnie – Blessé aux combats
Chasseur 1cl GENNERAT Georges 2éme Compagnie – Blessé aux combats
Sergent MITIS Edmond 2éme Compagnie – Blessé aux combats
Caporal DELCROS Auguste 2éme Compagnie – Blessé aux combats
Chasseur 2cl BLAISE Eugène 2éme Compagnie– Blessé aux combats
Chasseur 2cl MORNAY Célestin S.H.R– Blessé aux combats
Chasseur 2cl MATHEVET Charles S.H.R– Blessé aux combats

 
Ordre Général n° 12/DE du GQG :

Son Excellence le Général CADORNA Commandant en Chef les Armées Italiennes a bien voulu mettre à la disposition du Commandant en Chef des Armées du Nord-Est un certain nombre de décorations de la « Valeur Militaire » pour être distribuées aux Officiers et hommes de troupe de l’Armée Française qui se sont particulièrement distingués au cours de la campagne.

Ces décorations ont été conférées aux Militaires dont les noms suivent :

« Médaille de la Valeur Militaire » (Argent)

Chef de Bataillon MASSON joseph, Aimé, commandant le 41° Bataillon de Chasseurs à Pied.

 
Ordre Général n° 11/DE du GQG :

Des décorations Russes ont été mises à la disposition du Gouvernement de la République pour récompenser  les militaires de l’Armée Française qui se sont signalés par leur belle conduite au feu au cours de la campagne.

Les décorations suivantes ont été conférées aux Militaires ci-après ayant combattu sur la Somme :

« Médaille de Saint Georges de 1ere Classe »

 
FAVARD, Albert, Constant, Caporal à la 1ere Compagnie du 41° BCP.

 

Lundi 14 mai 1917.
De O heures à 2h30, la nuit continue à être extrêmement agitée.
Le duel d’artillerie augmente d’intensité.
A 3heures, les guetteurs des 2éme et 3éme Compagnies signalent des ombres nombreuses qui semblent se masser à proximité de nos lignes à la faveur de la nuit. Le Bataillon est alerté.
A 3 heures 50, l’attaque ennemie se déclenche, sensiblement à cheval sur le boyau de STAUFFEN. Une vague peut déboucher, forte d’environ une compagnie ; elle n’arrive pas à aborder nos lignes et doit se retirer, en laissant des morts devant nos feux de mousqueterie, nos barrage de grenades et un tir très efficace de 75.
Malgré les fréquents bombardements que subit notre position, la journée est relativement calme.

A 19 heures, le Colonel BELHUMEUR commandant le secteur, met à disposition du Commandant MASSON, 1 peloton du 334éme RI. Ce peloton est placé en réserve à la carrière.

Le Bataillon emploi la soirée à réparer activement les éboulements que le bombardement a occasionné dans nos tranchées.

Le Chef de Bataillon s’installe au PC Roxanne.

Pertes :
Chasseur 2cl LAVIRON Louis 1ere Compagnie – Blessé aux combats
Chasseur 2cl JOUVET Edouard 1ere Compagnie – Blessé aux combats
Chasseur 2cl PIGENET Pierre 2éme Compagnie – Blessé aux combats
Chasseur 2cl PRESSOIR Roger 2éme Compagnie– Blessé aux combats
Chasseur 2cl GASSIN Maurice 2éme Compagnie– Blessé aux combats
Caporal GRANGMOUGIN Charles 2éme Compagnie– Blessé aux combats
Chasseur 2cl KUNTZ Chrétien 3éme Compagnie– Blessé aux combats
Chasseur 2cl GRENOT Albert 3éme Compagnie– Blessé aux combats
Chasseur 2cl LECLERC Gaston 3éme Compagnie– Blessé aux combats

 

Mardi 15 mai 1917.
La nuit se termine dans le calme. Les allemands lancent de nombreuses grenades à fusil sur nos premières lignes.
De 1 heure à 3 heures, Messieurs les Lieutenants MONDET et COMTE tracent une parallèle qui servira de tranchée de départ pour une prochaine attaque.
Les Chasseurs travaillent à l’amélioration du secteur. La journée est calme. Duel d’artillerie par intermittence.
Dans la soirée, plusieurs avions survolent nos lignes.

Pertes :
Caporal ROLLET Georges 2éme Compagnie – Blessé aux combats

 
Mercredi 16 mai 1917.
Le calme continue.
A différentes reprises dans la journée, l’artillerie ennemie arrose vigoureusement notre secteur.
Les travaux d’amélioration se poursuivent avec activité.

Pertes :
Chasseur 1cl BEGHIN Antoine S.H.R – Blessé aux combats

 
Jeudi 17 mai 1917.
Pendant cette journée, notre artillerie se montre très active ; la riposte boche est faible jusque vers 18h30. A partir de ce moment, l’artillerie ennemie ouvre un tir de barrage des plus violents.
La tranchée de 1ere ligne, la tranchée de soutien, le boyau du Balcon sont en partie bouleversés ; plusieurs Chasseurs sont enterrés.
A 19 heures 45, une cinquantaine de boches débouchent en vagues d’un blockhaus situé à l’Ouest du prolongement de notre boyau de STAUFFEN et s’avancent vers la Grande Tranchée. Ils sont arrêtés net par les feux de nos éléments avancés, par les rafales de notre section de mitrailleuses du boyau SPEYER et par un tir de barrage très précis de notre artillerie. Les boches se retirent en désordre poursuivis par nos feux.

Pendant cette tentative d’attaque, un avion allemand a survolé nos lignes à faible hauteur. Il portait une manche à chaque aile.
A la demande du Commandant MASSON, le Colonel du secteur envoie en renfort un peloton du 334éme RI. Il reste en réserve dans la tranchée du Balcon.

Pertes :
Caporal CHOISELAT Henri 2éme Compagnie – Tué à l’ennemi
Chasseur 2cl CHOLLET Henri 1ere Compagnie – Tué à l’ennemi
Chasseur 2cl GODON Léon 2émeCompagnie– Tué à l’ennemi
Chasseur 2cl MOREAU Léon 2émeCompagnie– Tué à l’ennemi
Chasseur 2cl CHENE Louis 3émeCompagnie– Tué à l’ennemi

Chasseur 2cl VEZIEN Amédée 1ere Compagnie – Blessé aux combats
Chasseur 2cl BESSON F. 1ere Compagnie – Blessé aux combats
Chasseur 2cl CERVOL Alexandre 1ere Compagnie – Blessé aux combats
Chasseur 2cl PONCET Abel 1ere Compagnie – Blessé aux combats
Chasseur 2cl DEVIGE L. 1ere Compagnie – Blessé aux combats
Chasseur 2cl SADET Auguste 1ere Compagnie – Blessé aux combats
Chasseur 2cl LELIEVRE Marie 2éme Compagnie – Blessé aux combats
Sergent CAILLIE G. 2éme Compagnie – Blessé aux combats
Chasseur 2cl PELTIER Raymond 2éme Compagnie – Mort des suites de ses blessures.
Chasseur 2cl WALTER André 2éme Compagnie – Blessé aux combats
Chasseur 2cl RENARD Narcisse 2éme Compagnie – Mort des suites de ses blessures le 18 mai.
Chasseur 2cl CARTONNET Georges 2éme Compagnie – Blessé aux combats
Sergent CHARVOT Arsène 2éme Compagnie – Blessé aux combats
Chasseur 2cl LETORT Pierre 2éme Compagnie – Blessé aux combats
Chasseur 2cl MONTPROFIT Maurice 3éme Compagnie – Blessé aux combats
Chasseur 2cl VIOLANT Paul 3éme Compagnie – Blessé aux combats
Chasseur 2cl MELLOT Edmond 3éme Compagnie – Blessé aux combats
Chasseur 2cl AUFFRAY E. 3éme Compagnie – Blessé aux combats
Chasseur 2cl PAJOT Léon 3éme Compagnie – Blessé aux combats
Chasseur 2cl HACQUIN Eugène 3éme Compagnie – Mort des suites de ses blessures.
Chasseur 2cl MAITRE J. Compagnie de mitrailleuses – Blessé aux combats
Chasseur 2cl ANGLADE J. Compagnie de mitrailleuses – Blessé aux combats

 

Vendredi 18 mai 1917.
Les Chasseurs travaillent avec ardeur à la réfection des tranchées.
Dans la journée, l’artillerie ennemie effectue plusieurs tirs de destruction cours mais violents. Notre artillerie répond énergiquement.

Pertes :
Chasseur 2cl GROSJEAN Joseph 1ere Compagnie – Tué à l’ennemi
Chasseur 2cl MATHIEU Roger 2émeCompagnie– Tué à l’ennemi
 
Chasseur 2cl BERNOT Victor 1ere Compagnie – Blessé aux combats
Chasseur 2cl COLOMBAT Marius 1ere Compagnie – Blessé aux combats
Chasseur 2cl GUIGNOT Alphonse 1ere Compagnie – Blessé aux combats
Chasseur 2cl LAVIRON Louis 1ere Compagnie – Blessé aux combats
Chasseur 2cl LEBEAU Edgard 2éme Compagnie – Blessé aux combats
Chasseur 2cl GRANIER Michel 3éme Compagnie – Blessé aux combats
Chasseur 2cl JACQUOT Paul 3éme Compagnie – Blessé aux combats

 

Samedi 19 mai 1917.
De très violent tir de barrage de l’artillerie boche sont dirigés sur tout le secteur, entre autres à 2h30 et à 3h30.
Plusieurs fois dans la journée, des avions ennemis survolent nos lignes en les mitraillant.

A 21 heures, une compagnie du 152éme RI vient travailler à la construction d’une parallèle de départ. Le Bataillon continue l’amélioration de la tranchée de 1ere ligne.

Pertes :
Chasseur 2cl BOURDEAU Pierre 1ere Compagnie – Blessé aux combats
Chasseur 2cl CHAVANNE André 1ere Compagnie – Blessé aux combats
Chasseur 2cl DESMARD 2éme Compagnie – Blessé aux combats

 
Dimanche 20 mai 1917.
Entre 3 et 4 heures, le Groupe Franc du Bataillon fait deux reconnaissances ; elles ne rapportent aucun renseignement important.
Pendant toute la journée, l’artillerie boche fait des tirs de harcèlement parfois violents qui causent passablement de dégâts dans la tranchée des Sapinières et la tranchée du Balcon.
De 19 heures à 21 heures, les avions ennemis survolent nos lignes à faible hauteur. Nos mitrailleuses les prennent à partie et les obligent à se retirer.
Le Bataillon continue l’amélioration des tranchées de première ligne.
Une Compagnie du 152éme RI vient travailler à la parallèle de départ.

Pertes :
Chasseur 2cl PAPE Etienne 1ere Compagnie – Blessé aux combats
Chasseur 2cl HUMBERT Georges 1ere Compagnie – Blessé aux combats
Chasseur LECOMTE louis 2éme Compagnie – Blessé aux combats
Chasseur GANSINAT Constant 2éme Compagnie – Blessé aux combats
Chasseur BAUDOUIN Albert 3éme Compagnie – Blessé aux combats
Chasseur TISSIER François 3éme Compagnie – Blessé aux combats
Chasseur TOUCANE 3éme Compagnie – Blessé aux combats

 

Lundi 21 mai 1917.
A 1 heure 30, notre Groupe Franc fait avec des patrouilleurs du 152éme RI la reconnaissance d’un blockhaus de mitrailleuses boches et du talus organisé ; ils sont reçu à coup de grenades.
De 4 heures à 6 heures, les avions ennemis volent très bas au-dessus de nos premières lignes. L’artillerie ennemie continue les tirs de destruction sur notre secteur.

A 18 heures, le Lieutenant-Colonel BARRARD (152éme RI) vient s’installer avec le Commandant MASSON au PC Roxanne.
A partir de cette heure, toutes dispositions vont être prises en vue de l’attaque qui doit avoir lieu le 22 et à laquelle participera le Bataillon.

L’attaque projetée donne à la 164éme Division, la mission générale suivante :

La Division enlèvera le plateau des Casemates de façon à occuper solidement la crête militaire Nord du plateau donnant des vues directes sur la vallée de l’Ailette.

Troupes d’Infanterie sous les Ordres du Lieutenant-Colonel BARRARD :

Attaque principale menée par :

1 Bataillon du 152éme RI – 1 section du Génie – 1 section Schild – 1 Compagnie du 334éme RI.

Attaque secondaire menée par :

½ Bataillon du 152éme RI.

Couverture de l’attaque à droite par :

Le 41° Bataillon de Chasseurs.

Missions particulières du Bataillon couvrir l’attaque :

1° en tenant à l’heure H sous le feu de ses VB les trous organisés entre le boyau de SPEYER et le boyau de NECKAR (sections des 1ere et 2éme Cies occupant ce front).

2°en assurant la liaison avec la Division de droite (154éme Division).

3° en plaçant une section de mitrailleuses vers 3117, à l’extrémité Nord du boyau SPEYER, pour battre les pentes de la tranchée FRIBOURG de concert avec un canon de 37 du 152éme RI.

Coopérer à l’attaque :

1° ultérieurement lorsque le 152éme RI tiendra la tranchée FRIBOURG entre les boyaux NECKAR et de STAUFFEN, en progressant à la grenade dans la partie Est de la dite tranchée).

2° Lorsque la liaison entre le 152éme RI et la 154éme D.I sera établie, en poussant des reconnaissances hardies vers les mitrailleuses et minenwerfers boches au Nord de la portion Est de la tranchée FRIBOURG.

3° En empêchant tout retour offensif ennemi dans nos tranchées, en réoccupant la tranchée des Sapinnières entre le boyau du Neckar et de Stauffen après le départ de l’attaque.

4° En organisant le terrain, conquis, les fractions d’attaque organisant la tranchée double et les autres éléments du Bataillon reliant par des boyaux la nouvelle ligne à la tranchée des Sapinières.

Missions particulières des Compagnies :

1ere Compagnie : Monsieur le Capitaine BLERIOT

Disposant de sa Compagnie, des groupes offensifs des 2éme et 3éme Compagnies, du Groupe Franc sera chargé :

1° de tenir le boyau de Speyer.

2° d’assurer la liaison avec la Division de droite.

3° de la direction des groupes d’attaque du Bataillon.

Trois groupes d’attaque sont formés :

1er groupe : sous les Ordres du Sous-Lieutenant DUBUISSON

Composé des patrouilleurs des 2éme et 3éme Compagnies (25 hommes), partira des environs du boyau du Neckar à 100 mètres en arrière et en échelon à droite de la dernière vague du 152éme RI.

Son objectif sera la tranchée de Fribourg.

2éme groupe : sous les Ordres du Sergent ROLLET

Composé des patrouilleurs de la 1ere Compagnie (10 hommes) partira des environs du tunnel et couvrira la droite du 1er groupe. Il établira ultérieurement la liaison entre le 1er et le 3éme groupe.

3éme groupe (Groupe Franc du Bataillon) : sous les Ordres du Lieutenant CONNAULT

Partira du point 3117, au Nord du boyau de Speyer, dès que notre tir de barrage sur la tranchée Fribourg s’allongera.

Il s’élancera dans cette tranchée, progressera à la grenade et assurera la liaison avec la Division de droite.




Source :
http://argonnaute.u-paris10.fr/resource/a011403268242T5C7nZ

 
2éme et 3éme Compagnies, tiendront la tranchée des Sapinières après le départ de l’attaque et amélioreront, dans la nuit suivante les boyaux du Neckar et de Stauffen, entre la tranchée des Sapinières et l’objectif atteint.

Monsieur le Capitaine GASON, Commandant la 3éme Cie et Monsieur le Lieutenant MONDET Commandant la 2éme Cie disposeront chacun de 2 sections du 334éme RI.

La section de mitrailleuses, de l’Adjudant THIBAULT assurera le flanquement des parties Nord du plateau.

Dans la nuit du 21 au 22 mai, la situation du Bataillon est la suivante :

Les 2éme et 3éme Cies ont évacué leur première ligne pour faire place au Bataillon du 152éme RI.
Les éléments de ces Cies qui sont relevés se portent dans les abris de la tranchée du Balcon, seuls restent en ligne les mitrailleuses, quelques fusils mitrailleurs et quelques VB.
Les groupes CONNAULT, DUBUISSON et ROLLET sont à leurs emplacements de départ.

Pertes :
Monsieur le Sous-Lieutenant BECARD Stanislas – Blessé aux combats
Chasseur 2cl BRUTHENAUD 1ere Compagnie – Blessé aux combats
Chasseur DEGRIS Jules 3éme Compagnie – Blessé aux combats

 
Mardi 22 mai 1917.
A différentes reprises dans la matinée, entre 4 heures et 7 heures, les avions ennemis survolent nos premières lignes à faible hauteur.
A 11 heures arrive l’Ordre d’attaque. L’heure H est 16 heures 20.
De 15 heures à 15 heures 30, violent tir d’artillerie boche.

A 16 heures 15, notre artillerie commence un tir de barrage puissant et nourri.
A 16 heures 20, l’attaque générale se déclenche.
L’artillerie française allonge son tir, l’artillerie ennemie augmente l’intensité de son feu qui atteint une violence extrême.

A 16heures 24, le Groupe DUIBUISSON s’élance vers son objectif, il atteint les abords de la tranchée de Fribourg.
Il est arrêté à ce moment par un tir de mitrailleuses qui l’oblige à se terrer, ainsi que les éléments du 152éme RI à sa gauche.
La progression se fait dès lors de trous d’obus en trous d’obus jusqu’à la tranchée ennemie.
A ce moment, des détachements ennemis débouchant d’abris dissimulés a contrepente, contre-attaque très vigoureusement et ramènent nos fractions légèrement en arrière.

Le Groupe ROLLET parti en même temps et en liaison avec le Groupe DUBUISSON, est arrêté à 50 mètres de la tranchée de Fribourg par le feu violent de mitrailleuses ; il perd les ¾ de son effectif.
Il continue néanmoins sa projection, assurant toujours sa liaison vers la droite.

Le Groupe CONNAULT s’élance du boyau Nord de Speyer vers la portion Est de la tranchée de Fribourg, dès qu’il aperçoit les vagues du 152éme RI couronner le plateau.
Il prend pied immédiatement dans la tranchée, mais au moment où il aborde le point extrême de son objectif, il est arrêté par le feu de deux mitrailleuses qui lui mettent ses hommes de tête hors de combat.
Ces mitrailleuses bientôt débordées disparaissent dans un abri caverne dans lequel elles sont attaquées à la grenade.
La progression continue vers un blockhaus paraissant solidement occupé. Cet ouvrage, attaqué par les grenadiers, est bientôt nettoyé de tous ses défenseurs.

A ce moment, l’ennemi contre-attaque vigoureusement ; il est aussitôt pris sous le feu de la section de mitrailleuses de l’Adjudant THIBAULT qui lui fait subir de lourdes pertes. Il tourbillonne et disparait dans le ravin. Deux fois, il revient à la charge, attaquant même nos mitrailleuses à la grenade, mais il repoussé.

Le Groupe CONNAULT mélangé pendant un instant à l’ennemi, se reforme un peu en arrière, fait front et arrête tout mouvement de l’ennemi en avant. Le combat dure dans ces conditions jusqu’à la nuit.

La situation est alors la suivante :

A droite le Groupe CONNAULT, renforcé d’une section de la 1ere Compagnie, assure la liaison avec la Division de droite (414éme RI).

Au centre, le groupe ROLLET fait la liaison à la vue entre les Groupes CONNAULT et DUBUISSON.

A gauche, le Groupe DUBUISSON est en liaison à la vue avec le 152éme RI.

Deux sections du 334éme RI sont alors poussées sur la nouvelle première ligne et, couverte par un rideau de surveillance, toute la ligne se met au travail en organisant le terrain.

A la suite de cette affaire, le Bataillon peut noter à son actif une trentaine de prisonniers et une mitrailleuse légère de campagne prise dans un abri boche par le Caporal RIBOULLOT.
Pendant la soirée, l’artillerie ennemie fait par rafales, des tirs de destruction sur les tranchées des Sapinières et de Balcon, et sur les boyaux du Neckar et de Speyer.
 


Source :
https://www.flickr.com/photos/vasnic64/3667416995/in/photolist-e1DZHS-m3tr7F-nMfaqJ-RZvV82-nTLvks-mm3qER-o8JHUn-fz7j1r-aKH3gr-e1y3Vi-5ZMyGw-pS3VuG-bLez6T-5ZMr2u-pJXhEB-e1yj2t-q2wK1o-nj9Rmm-8M1ngS-BFXrNQ-mm3xEx-5ZMdAW-pJX9aR-m3sXtM-nPi1RR-iRnwED-mm3sbg-q1a6FP-ippXhB-s1WR32-mm4XAs-oNhbfp-aDtm7P-7RNTxf-mm2KQD-i87HRR-nvVfCT-oNhVz9-eZUjRw-m9AyoB-kGXhDd-m9C85p-6Fw9Su-6A5tiv-ob2EWE-4jxibS-eSXAec-pZiygQ-61xWSN-a5ptDt

 
Pertes :
Chasseur 2cl CHAVAT Joseph 1ere Compagnie – Tué à l’ennemi
Chasseur 1cl BERGERAT Léon 1ere Compagnie – Tué à l’ennemi
Chasseur 2cl JEANNIN Pierre 1ere Compagnie – Tué à l’ennemi
Caporal FAVARD Albert 1ere Compagnie – Tué à l’ennemi
Caporal BOURIANT Jean 1ere Compagnie – Tué à l’ennemi
Chasseur 2cl LARTIGOT Jean 1ere Compagnie – Tué à l’ennemi
Chasseur 2cl BORDET Jean 2éme Compagnie– Tué à l’ennemi
Chasseur 2cl GOMBAUT René 2éme Compagnie– Tué à l’ennemi
Chasseur 2cl BEAUJEAN Marcel 2éme Compagnie– Tué à l’ennemi
Chasseur 2cl LAMBERT Joseph 3éme Compagnie– Tué à l’ennemi
Chasseur 2cl HENIQUE Louis 3éme Compagnie– Tué à l’ennemi
Caporal MARLOT Marcel Groupe Franc– Tué à l’ennemi
Chasseur 2cl PHILIPPOT  Joseph Groupe Franc– Tué à l’ennemi
Chasseur 2cl SAVOURAT André Groupe Franc– Tué à l’ennemi

Monsieur MARQUES DU LUC Sous-Lieutenant - Mort des suites de ses blessures le 23 mai 1917

Chasseur 2cl MAXENCE Jules Groupe Franc – Blessé aux combats
Chasseur 2cl CROZIER Groupe Franc – Blessé aux combats
Chasseur 2cl DUMAS Lucien Groupe Franc – Blessé aux combats
Caporal DAUGY Léon 1ere Compagnie – Blessé aux combats
Caporal BERTHELOT Elie 1ere Compagnie – Blessé aux combats
Chasseur 2cl HERMANT Albert 1ere Compagnie – Blessé aux combats
Chasseur 1cl DETIVAUD Pierre 1ere Compagnie – Blessé aux combats
Chasseur 2cl MUREAU Maxime 1ere Compagnie – Blessé aux combats
Chasseur 2cl COCU Albert 1ere Compagnie – Mort des suites de ses blessures le 6 juin 1917
Chasseur 2cl COLIN Paul 1ere Compagnie – Blessé aux combats
Chasseur 2cl POINCELOT Auguste 1ere Compagnie – Blessé aux combats
Sergent GOUCHE Didier 2éme Compagnie – Blessé aux combats
Sergent GALICHET 2éme Compagnie – Blessé aux combats
Chasseur 2cl BURNE 2éme Compagnie – Blessé aux combats
Chasseur 2cl ANGENAULT R 2éme Compagnie – Blessé aux combats
Chasseur 2cl CHRISTOPHE M 2éme Compagnie – Blessé aux combats
Chasseur 2cl JALQUIN Louis 3éme Compagnie – Blessé aux combats
Chasseur 2cl CHRIST Alfred 3éme Compagnie – Blessé aux combats
Caporal BRUN Paul 3éme Compagnie – Blessé aux combats
Chasseur 2cl BRUYERE 3éme Compagnie – Blessé aux combats
Chasseur 2cl MOYSE Laurent 3éme Compagnie – Blessé aux combats
Chasseur 2cl BERTHIER Louis 3éme Compagnie – Blessé aux combats
Chasseur 2cl BROCHETEAU 3éme Compagnie – Blessé aux combats
Chasseur 2cl BRION 3éme Compagnie – Blessé aux combats
Chasseur 2cl LEPAGE R 3éme Compagnie – Blessé aux combats
Chasseur 2cl GUERRIER Compagnie de Mitrailleuses – Blessé aux combats
 




Extrait du JMO du 414éme Régiment d'Infanterie en limite droite du 41éme Bataillon de Chasseurs (secteur L) Point 3117, point de départ du Groupe Franc.

 
Mercredi 23 mai 1917.
A 6 heures du matin, nos avions jalonnent notre nouvelle première ligne.
Toute la journée, l’artillerie ennemie continue ses tirs d’empoisonnement.
Pas d’action d’infanterie.
A 19 heures, le Bataillon reçoit l’Ordre d’occuper le secteur compris entre le boyau de Speyer inclus et le boyau du Neckar inclus. Il relève les éléments du 152éme RI en première ligne et libère les fractions du 334éme RI.
Les 1ere et 2éme Cies occupent la nouvelle tranchée et la tranchée de s Sapinières devenue tranchée de soutien.
La 3éme Cie est en réserve dans le tunnel.
L’ensemble du secteur occupé par le Bataillon s’appelle Quartier E.
Le travail commence ; les trous d’obus sont organisés ; le boyau du Neckar est prolongé jusqu’à la tranchée de Troyes (nom donné à la tranchée conquise).
A 22 heures, un obus malheureusement fauche une de nos sections de mitrailleuses, tuant deux caporaux et 4 chasseurs, en blessant trois.

Pertes :
Caporal BOULAY Louis 1ere Compagnie – Tué à l’ennemi
Caporal LABEAUME Pierre 1ere Compagnie – Tué à l’ennemi
Caporal DUFOUR Pierre 3éme Compagnie – Tué à l’ennemi
Caporal VANNIER André Compagnie de Mitrailleuses – Tué à l’ennemi
Caporal DUTEIL André Compagnie de Mitrailleuses – Tué à l’ennemi
Chasseur 2cl MORIN Joseph Compagnie de Mitrailleuses – Tué à l’ennemi
Chasseur 2cl LERCH Marcel Compagnie de Mitrailleuses – Tué à l’ennemi
Chasseur 1cl DURAND Julien Compagnie de Mitrailleuses – Tué à l’ennemi
Chasseur 2cl BOYER Léon Compagnie de Mitrailleuses – Tué à l’ennemi
 
Monsieur le Lieutenant MONDET Commandant la 2éme Compagnie – Blessé aux combats
Adjudant MARJOLIN Noël 1ere Compagnie – Blessé aux combats
Chasseur 2cl DUPLATRE Joseph 1ere Compagnie – Blessé aux combats
Chasseur 2cl DAULNY Alexandre 1ere Compagnie – Blessé aux combats
Chasseur 2cl VERTEY Louis 1ere Compagnie – Blessé aux combats
Chasseur 2cl BRAILLON Jean 1ere Compagnie – Mort des suites de ses blessures le 29 mai 1917
Chasseur 2cl LAURENT Albert 1ere Compagnie – Blessé aux combats
Chasseur 2cl MICHON Georges 1ere Compagnie – Blessé aux combats
Chasseur 2cl AUBIN Marcel 1ere Compagnie – Blessé aux combats
Chasseur 2cl KRUMEICH Camille 2éme Compagnie – Blessé aux combats
Chasseur 2cl VIEUX Claude 2éme Compagnie – Blessé aux combats
Chasseur 2cl BONAL Louis Compagnie de Mitrailleuses – Blessé aux combats
Chasseur 2cl NINET Compagnie de Mitrailleuses – Blessé aux combats
Chasseur 2cl BABIN Henri Compagnie de Mitrailleuses – Blessé aux combats

 
Jeudi 24 mai 1917.
La nuit très noire, gène nos travailleurs. Dès l’aube, les avions ennemis tentent de survoler nos lignes ; ils sont empêchés par notre aviation qui se montre très active.
Nous subissons de nouveau de violents bombardements boches qui bouleversent la tranchée des Sapinières et la tranchée de doublement.

Dès 20 heures 30, le Bataillon en entier reprend le travail dans l’ensemble du secteur.
Notre Groupe Franc fait des patrouilles qui permettent de constater des dégâts importants faits par notre artillerie dans les défenses accessoires ennemies.

Pertes :
Chasseur 2cl COULON Pierre 1ere Compagnie – Blessé aux combats
Chasseur 2cl PARIGOT R 3éme Compagnie – Blessé aux combats
 

 
Vendredi 25 mai 1917.
Cette journée s’écoule dans le calme.
Les travaux d’organisation et de réfection se poursuivent.
Toujours des bombardements intermittents. A 22 heures, à la suite d’une rencontre de patrouilles en avant du boyau de Stauffen, une fusée à sis feux lancée de la tranchée de première ligne du 152éme RI fait déclencher par notre artillerie un violent tir de barrage. L’artillerie allemande riposte vigoureusement.

Pertes :
Chasseur 2cl TRINQUET Francis 1ere Compagnie – Blessé aux combats


Samedi 26 mai 1917.
La journée est marquée par quelques combats d’avions.
L’artillerie ennemie se montre moins active et ne fait que quelques tirs de surprise.
Le système de nos boyaux et tranchées est nettement amélioré ; plusieurs réseaux Brun sont postés devant la tranchée de Troyes et le boyau de Speyer.

Le Commandant MASSON remet la Médaille Militaire (dans le tunnel) au Sergent DAVID, du Groupe Franc.

 

Dimanche 27 mai 1917.
Vers 3 heures, un groupe ennemi est signalé par les guetteurs du boyau de Speyer. Il est immédiatement arrêté par un barrage de VB et nos feux de mousqueterie. Notre artillerie déclenche un tir de barrage.
L’artillerie boche fait de puissants tirs de barrage sur nos 1ere et 2éme lignes et sur la tranchée du Balcon, à 3 heures 30 et à 4 heures 30. Elle fait toute la journée des tir d’empoisonnement.
Les Chasseurs continuent à améliorer les tranchées et terminent les boyaux du Neckar et de Speyer.

Pertes :
Chasseur 2cl BERNEAU Alexandre 1ere Compagnie – Blessé aux combats
Chasseur 2cl THEME Alexandre 1ere Compagnie – Blessé aux combats
Chasseur 2cl PYRE 3éme Compagnie – Blessé aux combats
Chasseur 2cl ROSENTHAL Compagnie de Mitrailleuses – Blessé aux combats

 

Lundi 28 mai 1917.
De 2 heures 50 à 4 heures, reconnaissance par le Groupe Franc qui entend les boches travailler à leur tranchée.
Journée calme. Continuation des travaux.

 
Mardi 29 mai 1917.
Rien à signaler pendant la journée.
De 18 heures à 20 heures, des avions boches survolent nos lignes et mitraillent les occupants.
Quelques tirs de surprise par l’artillerie boche. Plusieurs obus de 210 tombent sur le secteur.
Dans la nuit, le Bataillon s’étend à gauche jusqu’au boyau de Stauffen. C’est la 3éme Compagnie qui occupe la tranchée de Troyes entre les boyaux du Neckar et de Stauffen.

Le secteur est donc limité maintenant :

A droite : par le boyau de Speyer, liaison avec le 416éme RI.
A gauche : par le boyau de Stauffen exclus, liaison avec le 152éme RI.

Une Compagnie du 334éme RI est à la disposition du Commandant MASSON et vient se placer en réserve dans les abris de la tranchée du Balcon.
Malgré la fatigue des Chasseurs en 1ere ligne depuis le 12 mai, l’organisation du secteur se poursuit énergiquement.

 
Mercredi 30 mai 1917.
Après une nuit assez agitée, pendant laquelle l’artillerie ennemie écrase le boyau de Speyer et une partie de la tranchée des Sapinières, le calme se rétablit.
Notre aviation se montre active dans la matinée.
Aucun événement important ne se produit au cours de la journée.
Entre 18 heures et 20 heures, deux avions boches sont descendus, l’un dans la direction de BOUCONVILLE et l’autre dans la direction de SAINTE-CROIX (dans les lignes ennemies).
De 21 heures 30 à 23 heures 30, reconnaissance faite par le Groupe Franc, en avant du boyau du Neckar. Elle ne rapporte aucun renseignement intéressant.
La fatigue des Chasseurs devient extrême. Nous continuons néanmoins à fournir un gros effort pour réparer les nombreux dégâts occasionnés par les barrages boches dans les boyaux de Speyer et du Neckar, et dans les tranchées de la Sapinière et du Balcon.

Le Bataillon sera relevé dans la nuit du 31 mai au 1er juin par le Bataillon NICOLAS du 49éme RI de la 35éme Division d’Infanterie.

Pertes :
Chasseur 2cl SEMANGES Marcel 2éme Compagnie – Tué à l’ennemi

Médecin Auxiliaire MARASSI – Blessé aux combats
Chasseur 2cl CHERVET 2éme Compagnie – Blessé aux combats
Chasseur 2cl MARCHANT Groupe Franc – Blessé aux combats

 

Jeudi 31 mai 1917.
A 4 heures du matin, le Commandant NICOLAS du 49éme RI, vient avec ses Commandants de Compagnies faire la reconnaissance du secteur.
Rien n’est à signaler au cours de cette journée.

La relève par le 49éme RI commence par la droite (1ere Compagnie) à 22 heures. Elle s’effectue normalement sous quelques rafales qui ne causent aucune perte et se termine à 2 heures du matin.