mercredi 31 mai 2017

Juin 1917


Vendredi 1er juin 1917.
Le Bataillon relevé vient cantonner au sud de l’Aisne dans le village de GLENNES.
Le mouvement se fait par Compagnie, par l’itinéraire : BLANC SABLON – MAIZY – GLENNES. A leur arrivée au cantonnement, les Chasseurs trouvent un casse-croute composé d’une soupe au fromage, de viande froide, de pinard et de café qui les réconforte.

Le Chef de Bataillon et son Etat-Major quittent le PC ROXANE à 6 heures du matin et arrivent à GLENNES à 11 heures.
Repos complet.

Vers 22 heures, une escadrille d’avions boches vient bombarder GLENNES et ses environs. Elle ne cause aucun dégât.

 
Samedi 2 juin 1917.
Le Bataillon se met au nettoyage et à l’installation du cantonnement.
Le Bataillon fait toujours partie du 18éme Corps d’Armée dont le QG est à GLENNES.
Le QG de la 164éme Division d’Infanterie est à BASLIEUX LES FISMES
L’I Divisionnaire est à FISMES.

 
Dimanche 3 juin 1917.
Messe militaire à 9 heures 30.
Revue du cantonnement par le Commandant à 10h30.
Le Commandant, partant en permission, passe le commandement à Monsieur le Capitaine JACOB.
De 21 heures à 23 heures, nouvelle incursion d’avions boches, sans résultat.

 
Lundi 4 juin 1917.
Repos complet pour le Bataillon.
Le Dépôt Divisionnaire nous envoie un renfort composé de :

Messieurs        HOURSEAU, Lieutenant
                        BOISAUBERT, Sous-Lieutenant
                       TOLLU, Sous-Lieutenant

Un adjudant, 2 sergents, 17 caporaux et 178 Chasseurs.

 
Mardi 5 juin 1917.
Repos. A la suite de la longue et pénible occupation de secteur sur le plateau de VAUCLERC et des attaques du 22 mai, les Citations à l’Ordre de l’Armée ci-dessous ont été prononcées par le Général DUCHENE, Commandant la Xéme Armée ; sous N° 276.

GASON Paul, Capitaine.
« Au front depuis le début de la campagne où il a pris une part active à tous les combats livrés par le Bataillon. Il a su faire de sa Compagnie une unité d’élite. A Sailly, en octobre 1916, il enlève avec un groupe de plusieurs unités des corps voisins qu’il commande, la partie nord de ce village, faisant une centaine de prisonniers et prenant quatre mitrailleuses. Il s’est signalé à nouveau pendant la période du 11 au 23 mai 1917, en maintenant sa Compagnie sur un terrain conquis fortement battu par l’artillerie et repoussant 3 attaques. »

DESPLATS Henri, Sous-Lieutenant.
« Officier dévoué et brave, a fait preuve, en maintes circonstances des plus belles qualités militaires. Blessé mortellement à son poste de combat, a dit à ceux qui le relevaient : J’ai fait mon devoir, faites comme moi. »

MARQUES DU LUC, Sous-Lieutenant.
« Officier d’un courage et d’un sang-froid à toute épreuve. Blessé mortellement au moment où, sous un violent bombardement d’artillerie lourde, il s’assurait que tout le monde était à son poste, une attaque ennemie étant attendue. »

LOHLY Rémy, Adjudant.
« Le 22 mai 1917, recevant l’ordre de ravitailler en munition la première ligne, séparée de la tranchée de départ par un plateau battu par les mitrailleuses ennemies et soumis à un bombardement violent, a magnifiquement rempli sa mission en faisant plusieurs fois le chemin avec sa section, permettant ainsi aux groupes d’assaut de maintenir le terrain conquis. Légèrement blessé à la tête par un éclat d’obus, n’a consenti à se faire panser que la mission terminée et n’a voulu être évacué. »

MARJOLIN Noël, Adjudant.
«  Sous-Officier d’un courage exemplaire. Les Officiers de la Compagnie étant tombés, a assuré avec quelques hommes la défense d’un secteur écrasé par de violents bombardements. A été grièvement blessé à son poste de combat. »

SCHUN Paul, Sergent 2éme Compagnie.
« Pendant 13 jours, avec la section qu’il commandait en l’absence d’Officiers, s’est dépensé sans compter pour assurer la garde et la défense du secteur qui lui était confié. Le 17 mai 1917, a contribué à repousser une contre-attaque ennemie, composée de grenadiers qui s’étaient approchés à moins de 40 mètres de nos lignes. Malgré l’intensité des feux ennemis, a lancé en quelques minutes plus de 100 grenades que lui passaient des Chasseurs, causant à l’ennemi de lourdes pertes et le contraignant à se replier en désordre. »

RAMAGE Gabriel, Sergent 3éme Compagnie.
« Excellent Sous-Officier, énergique, audacieux, tenace. Sa compagnie étant attaquée par l’ennemi, est monté sur le parapet de la tranchée, malgré un violent bombardement et a arrêté l’ennemi par un barrage de grenades. »

BERTHIER Louis, Caporal.
« Gradé de haute valeur, s’est fait remarquer en toutes circonstances. Pendant l’attaque du 22 mai 1917, le chef de son groupe étant blessé, en a pris le commandement en pleine action, a repoussé de violentes contre-attaques. A maintenu ses hommes sur la position conquise, donnant un bel exemple de courage et de mépris du danger. »

LAMBERT Paul.
« Très jeune Chasseur, engagé volontaire pour venger la mort de son père glorieusement tombé pour la France. Fusiller mitrailleur d’un courage admirable, le 22 mai 1917, s’est porté d’un splendide élan à l’attaque d’une tranchée ennemie sous une pluie de balles et d’obus, est demeuré ferme sur la position conquise, violemment contre-attaquée par l’ennemi. Tué à son poste. »

Le Chef de Bataillon porte à la connaissance du Bataillon l’Ordre suivant, N° 224 :

« Officiers, Sous-Officiers, Caporaux, Chasseurs,
Vous venez d’ajouter une belle page à l’histoire glorieuse du Bataillon.

Dans un bel élan, vous avez, sur le plateau de Vauclerc, conquis la tranchée de TROYES, fait des prisonniers, pris des mitrailleuses, repoussé une contre-attaque violent de forces supérieures.

Vous avez fait mieux encore : pendant 20 jours du 11 mai au 1er juin, en première ligne, dans un secteur d’attaque, dans des tranchées à peine creusées, couchés dans la boue, vous avez supporté des bombardements violents et précis, repoussé 4 contre-attaques ennemies, organisé plusieurs positions.

Vous avez fait preuve de bravoure dans l’attaque, de résignation farouche sous la mitraille, d’endurance au travail ; vous avez montré ce qu’on peut attendre de bon Français, lorsqu’ils sont animés par le sentiment du devoir.

A nos glorieux morts, je rends hommage, ils sont la rançon de notre gloire, sur leurs cercueils, les générations futures viendrons et prierons ; à leurs familles, j’adresse mes compliments de condoléances les plus émus, que l’idée qu’ils sont morts pour une cause sacrée soit un adoucissement à leur douleur.

A vous Sous-Officiers, Gradés et Chasseurs, j’adresse mes plus vives félicitations.

Aux braves de la première ligne qui ont enlevé la position ennemie, l’ont organisé et ont repoussé toutes les contre-attaques ennemie, à ceux qui ont assuré le service des liaisons et ont rendu encore plus étroite la collaboration des différentes armes, aux Gradés et Chasseurs des services qui ont relevé et soigné les blessés, identifié et inhumé nos morts, à ceux qui ont assuré dans des conditions difficiles et périlleuses le ravitaillement en vivres, matériel, en munitions, à tous ceux qui m’ont aidé dans ma tâche et l’ont rendu plus facile ; à vous mes chers amis, merci du fond du cœur. Je viens de vivre une des périodes les plus dures mais la plus belle de ma vie militaire. Je suis plus heureux et plus fier que jamais d’être à votre tête.

Tous, Chefs et Chasseurs, unis par le sentiment du devoir et par une étroite et mutuelle affection, nous continuerons sans faillir notre rude tâche, nous ajouterons de nouveaux fleurons à la couronne de gloire du 41° Bataillon de Chasseurs à pied et nous contribuerons de toutes nos forces à la libération de notre cher pays et au triomphe de son idéal. »

                                                                                  Signé : MASSON.

 

Mercredi 6 juin 1917.
Repos complet.

Par Ordre du GQG N° 5113, le Général Commandant en Chef confère la Médaille Militaire avec Palme à :

COLLOT Odile Elie.
« Chasseurs courageux, qui s’est signalé par sa belle conduite depuis le début de la campagne. Blessé grièvement le 23 août 1916, a donné à tous ses camarades un bel exemple de résignation. Amputé de la cuisse gauche ».

 

Jeudi 7 juin 1917.
Le Bataillon reçoit l’Ordre d’envoyer une reconnaissance au sud de l’Aisne vers MAIZY et à l’Est, pour reconnaitre les positions à tenir en cas d’attaque puissante de l’ennemi.

Cette reconnaissance était composée de Monsieur le Lieutenant VAUKAIRE et du Sergent BARTHE, sous-officier de renseignements.
Le Bataillon devient réserve de la 164éme Division qui forme elle-même la réserve du 18éme Corps d’Armée.

 
Vendredi 8 juin 1917.
Reprise de l’instruction dans les Compagnies.
Le Général HIRCHAUER se fait accompagner par le Capitaine JACOB, commandant provisoirement le Bataillon, pour aller remettre la Croix de Chevalier de la Légion d’Honneur au Caporal DAUGY, à l’ambulance de BEAURIEUX.
Le Caporal DAUGY, blessé le 22 mai 1917 a été amputé des deux jambes.





 

Samedi 9 juin 1917.
Exercices dans les compagnies.
De 20 heures à 21 heures, concert par la fanfare du Bataillon devant le QG du 18éme Corps d’Armée. Le Général HIRCHAUER et son Etat-Major y assistent.






 

Dimanche 10 juin 1917.
Repos – Messe militaire dans l’église de GLENNES à 9h30.






Source : https://www.youtube.com/watch?v=axRY4JrLgTk


Par Ordre du GQG N° 5131  « D », le Général Commandant en chef confère la Médaille Militaire avec Palme aux militaires du Bataillon dont les noms suivent qui se sont particulièrement distingués par des actions d’éclat pendant le séjour du Bataillon sur le plateau de Vauclerc.

VIOLETTE Camille Amédée.
« Chasseur d’élite intrépide et insouciant du danger. Au cours de l’assaut du 22 mai tous ses camarades de groupe ayant été mis hors de combat, est arrivé seul avec son Sergent sur la position ennemie, a lutté énergiquement et s’est maintenu sur la position conquise jusqu’à l’arrivée des renforts. Déjà cité à l’Ordre. »
DEBONDUWE Georges René, Sergent.
« Sous-Officier courageux et énergique. A accompli volontairement plusieurs missions périlleuses. Le 22 mai 1917, entrainant vigoureusement son groupe à l’assaut, a soutenu une lutte très vive à la grenade, assurant ainsi la progression de son groupe. 2 fois cité à l’Ordre. »
RIBOULOT Emile Auguste, Caporal.
« Gradé d’une intrépidité et d’un sang-froid remarquables. Le 22 mai 1917, s’élançant à l’assaut, a attaqué un ennemi supérieur en nombre et fortement armé. A fait des prisonniers et a capturé une mitrailleuse. Déjà 2 fois cité à l’Ordre. »
ROLLET Marcel, Sergent.
« Sous-Officier valeureux, plein d’allant et de sang-froid. Le 22 mai 1917, s’élançant à l’assaut à la tête de son groupe, est arrivé sur la position ennemie avec un seul de ses Chasseurs, tous les autres ayant été mis hors de combat. A maintenu néanmoins la position conquise, en luttant avec une énergie toujours croissante, jusqu’à l’arrivée des renforts. Déjà deux fois cité à l’Ordre. »
 
Lundi 11 juin 1917.
Gymnastique et jeux par Compagnies.
 
Mardi 12 juin 1917.
De 7h à 10h, exercices par Compagnies.
Dans l’après-diner, à 14 heures 30, représentation offerte aux gradés et Chasseurs du Bataillon par la troupe du « Théâtre au front » du 18éme Corps d’Armée.





 
Mercredi 13 juin 1917.
Revues de détails dans les Compagnies.
De 13 heures à 17 heures, visite de l’escadrille du 18éme Corps d’Armée par les Officiers du Bataillon.
 
Jeudi 14 juin 1917.
Travaux de propreté – Repos
De 21 heures à 23 heures, les avions boches lancent des bombes sur le village. Ils ne font aucun dégât.
 
Vendredi 15 juin 1917.
Le Chef de Bataillon MASSON de retour de permission, reprend le commandement du Bataillon.
La 164éme Division remonte en première ligne dans e secteur d’Heurtebize.
Le 41° BCP réserve de la Division reçoit l’Ordre de faire mouvement sur MAIZY dans la matinée du 16 juin.
Préparatifs au départ.
 
Samedi 16 juin 1917.
Le Bataillon quitte GLENNES par sections.
Le mouvement commencé à 5 heures du matin est terminé à 10 heures. Le cantonnement est suffisant mais il est très sale ; les Chasseurs se mettent immédiatement au travail pour effectuer le nettoyage.
 
Dimanche 17 juin 1917.
A 10 heures, revue de cantonnement par le Commandant. Repos.
 
Lundi 18 juin 1917.
Installation et amélioration du cantonnement.
Les pionniers commencent la réparation des routes. Le Bataillon fournit deux corvées, de 50 Chasseurs chacune, pour transporter des munitions en 1ere ligne.
 
Par Ordre du GQG N° 5137  « D », le Général Commandant en chef confère la Médaille Militaire avec Palme aux Chasseurs du Bataillon dont les noms suivent :
RENARD Narcisse.
« Très bon Chasseur, au front depuis le début de la campagne. A été très grièvement blessé à son poste de combat, le 17 mai 1917. Perte de l’œil droit. »
MONTPROFIT Maurice.
« Chasseur très brave, au front depuis le début de la campagne. S’est constamment fait remarquer par son courage, son entrain et son absolu mépris du danger. Grièvement blessé le 17 mai 1917 à son poste de combat. »
 
 Mardi 19 juin 1917.
A 2 heures 45 du matin, reconnaissance du secteur Y à l’ouest d’HURTEBIZE par les Sous-lieutenants COMTE et COUETTE et par le Médecin Chef DECQ.
Le Bataillon fournit une corvée de jour et une corvée de nuit pour le transport des munitions en 1ere ligne.
De 20 à 22 heures, bombardement de la gare de MAIZY par des obus de calibre 130.
 
Par Ordre du GQG N° 5137  « D », le Général Commandant en chef confère la Médaille Militaire avec Palme aux Chasseurs du Bataillon dont les noms suivent :
DESMARES René, Albert.
« Très brave Chasseur qui a toujours accompli vaillamment son devoir. Blessé à son poste de combat le 18 mai 1917, pour la 3éme fois. Déjà cité à l’Ordre. »
LEBEAU Etienne.
« Excellent Chasseur dévoué et brave. Au front depuis le début de la campagne, a été très grièvement blessé à son poste de combat le 18 mai 1917. »
PAPE Etienne.
« Modèle de bravoure, a fait ses preuves en maintes circonstances comme patrouilleur volontaire. Blessé grièvement à son poste de guetteur le 20 mai 1917. »
 
Mercredi 20 juin 1917.
Nettoyage du cantonnement.
Le Bataillon fournit une corvée au Génie et à l’Artillerie dans le secteur.
 
Jeudi 21 juin 1917.
Nettoyage du cantonnement qui devient en fort bon état.
A 10 heures, conférence par le Commandant aux Officiers et gradés du Bataillon sur les rapports qui doivent exister entre les gradés et les hommes.
Le Bataillon fournit les mêmes corvées que les jours précédents.
A 20 heures, concert de la fanfare.
 
Vendredi 22 juin 1917.
Le Bataillon fournit de jour une corvée de 90 hommes et la nuit une corvée de 100 hommes pour le Génie et l’Artillerie de la Division.
De 21 heures à 23 heures 30, plusieurs obus de gros calibre tombent aux environs de la gare de MAIZY.
 
Samedi 23 juin 1917.
Travaux de propreté et revues dans les Compagnies.
Le Bataillon fournit 90 hommes de corvée pour le Génie et l’Artillerie de la Division.
 
 
Dimanche 24 juin 1917.
Le Bataillon reçoit dans la matinée l’Ordre de se porter sur Moulin Rouge. La journée est occupée par les préparatifs au départ.
A partir de 21 heures, le mouvement se fait par Compagnie. Le Bataillon tout entier est logé dans les camps de Moulin Rouge, Loredde et Kitchener.
Quelques obus tombent dans les environs immédiats de Moulin Rouge.
 
Par Ordre du GQG N° 5165  « D » du 18 juin 1917, le Général Commandant en chef confère la Médaille Militaire avec Palme aux Chasseurs du Bataillon dont les noms suivent :
MAXENCE Jules.
« Jeune Chasseur plein d’audace et d’ardeur. Pendant l’attaque du 22 mai 1917, a entrainé ses camarades à l’assaut d’un blockhaus ennemi. Blessé grièvement au moment où il engageait une vive lutte à la grenade. N’en a pas moins conservé un moral très élevé donnant à tous le plus bel exemple.»
KRUMEICH Camille.
« Agent de liaison, d’un courage à toute épreuve, toujours volontaire pour les missions périlleuses. Blessé grièvement le 23 mai 1917, en s’élançant pour porter secours à un de ses camarades.»
BRAILLON Jean.
« Agent de liaison, d’un dévouement à toute épreuve et au mépris absolu du danger. Blessé grièvement pendant les combats du 22 au 23 mai 1917, en assurant la liaison avec les fractions de 1ere ligne, dans un terrain découvert soumis aux feux incessants de l’ennemi.»
BERNEAU Alexandre.
« Excellent Chasseur, courageux et dévoué. Blessé grièvement le 27 mai 1917, à son poste de combat, alors qu’il travaillait de nuit à la réfection d’une tranchée de 1ere ligne bouleversée par le tir de l’artillerie ennemie..»
 
 
Lundi 25 juin 1917.
Travaux de propreté et repos.
Le soir, la grotte du Dragon et le doigt d’Hurtebise sont enlevés par la 164éme Division à 18 heures 5.
Les troupes d’attaque comprenaient entre autre le Groupe Franc du 41éme Bataillon de Chasseurs à Pied sous les Ordres du Sous-Lieutenant CONNAULT.
Après une courte mais intense préparation d’artillerie, l’attaque est lancée à 18 h 05. Pour mener l’assaut, le général Gaucher commandant la 164e division a désigné le 3e bataillon du 152e RI, le bataillon Moréteaux du 334e RI et plusieurs groupes de corps francs de diverses unités, en particulier du 41e Bataillon de chasseurs à pied. Les troupes d’assaut sont précédées par des soldats équipés de lance-flammes pour détruire les postes allemands de résistance. Au total un peu plus de 2 000 hommes participent à l’attaque.
A 21 heures, malgré deux contre-attaques allemandes, la Caverne du Dragon est prise ! Les Français ont fait plus de 300 prisonniers (304 ou 327 selon les sources), dont environ la moitié à l’intérieur de la Caverne dans des circonstances qui n’ont pas jamais été complètement éclaircies quant au rôle respectif du 152e et du 334e RI. Les pertes totales françaises s’élèvent à 329 hommes : 79 tués, 238 blessés et 12 disparus. Les pertes allemandes ne sont pas connues.
La prise de la Caverne du Dragon n’a pas changé le cours de la guerre. Cette opération à objectif limité était conforme à la nouvelle stratégie du général Pétain. La bataille dite « des observatoires » devait se poursuivre sur le Chemin des Dames jusqu’en juillet. C’est ainsi que le 26 juillet, lors d’une attaque, les Allemands parvenaient à reprendre pied dans la partie nord de la Caverne du Dragon… La Caverne ne sera restée entièrement française que pendant un mois.
Mais, avec un nombre aussi élevé de prisonniers, et aussi avec ce nom, plein de mystère, de Caverne du Dragon, l’attaque du 25 juin connaît une médiatisation sans précédent. Les envoyés spéciaux des journaux parisiens sont invités par le haut commandement à venir à Beaurieux interroger les prisonniers et les troupes qui ont participé à l’attaque. La prise de la Caverne fait les gros titres dans toute la France.  Au 152e RI, elle apporte de nouveaux lauriers. Le 10 juillet, le régiment obtient sa quatrième citation avec la fourragère aux couleurs de la médaille militaire. Un détachement avec le drapeau du 15/2 est invité à participer au défilé du 14 juillet à Paris. En 1936, le général Gaucher publie l’historique de la 164e Division d’infanterie sous le titre : « La Division du Dragon ».
 
 


Situé en face de la Caverne du Dragon, ce monument rend hommage aux combattants du 41ème bataillon de chasseurs à pied tombés à la caverne du dragon et au chemin des dames de mai à juillet 1917. Hommage rendu par le 41éme devenu Groupement de Chasseurs (unité de Réserve du 1er Groupement de Chasseurs) le 27 mai 1982.
Par Ordre du GQG N° 5179  « D » en date du 21 juin 1917, le Général Commandant en chef a nommé au grade de Chevalier de la Légion d’Honneur :
 
DAUGY Léon, Louis, Flavien, Caporal.
« Excellent gradé, courageux et plein d’entrain, a été grièvement blessé le 22 mai 1917, alors que, par son exemple et son autorité, il maintient ses Chasseurs sur une position violemment bombardée. Amputé des deux cuisses. Déjà cité à l’Ordre antérieurement et Médaillé Militaire pour faits de guerre. »
Pertes :
Chasseur 2cl THOMAS Gabriel Groupe Franc – Tué à l’ennemi
Caporal LHOSPIED Gustave Groupe Franc – Tué à l’ennemi
Sergent DEBONDUWE Georges Groupe Franc – Blessé au combat – DCD des suites de ses blessures le 25 juillet 1917
Chasseur 2cl OCTAVE Eugène Groupe Franc – Blessé au combat
Chasseur 2cl MOREAU Yvon Groupe Franc – Blessé au combat
Chasseur 2cl DUFOUR Camille Groupe Franc – Blessé au combat
Chasseur 2cl LEMOINE Jules Groupe Franc – Blessé au combat
 
 
Mardi 26 juin 1917.
A 3 heures 45, une reconnaissance su secteur du monument d’Hurtebise est faite par le Commandant et les Commandants d’unités.
A partir de 21 heures, le Bataillon monte en ligne. Il occupe dans le secteur dit d’Hurtebise le quartier Y dans lequel se trouve le monument commémoratif de 1814 et les entrées Nord et Sud de la fameuse grotte du Dragon.
La liaison est assurée à gauche avec un Bataillon du 24éme Régiment d’Infanterie (3éme Corps d’Armée) et à droite avec le Bataillon de LIGNIERS du 152éme Régiment d’Infanterie.

 

Source : JMO du 24éme Régiment d’Infanterie

Les 3 Compagnies sont en ligne avec deux sections en 1ere ligne dans les tranchées FICHOU et NOUVELLE et deux sections en soutien et en réserve dans la tranchée de LIBOURNE, et le boyau de SAINTES.

 



Source : http://dictionnaireduchemindesdames.blogspot.fr/2011/01/f-comme-fichou.html





Carte JMO du 403éme Régiment d’Infanterie

 Le Commandant a son PC près de la tranchée de la Creute (PC Yvonne).

Dans cette même tranchée, sont en réserve à la disposition du Commandant, une compagnie et une section de Mitrailleuse du 152éme Régiment d’Infanterie.

La relève s’effectue sous un bombardement violent. Elle se termine néanmois vers minuit avec quelques pertes seulement.

Pertes :
Caporal fourrier CELLIER Albert 3éme Cie – Blessé au combat
Caporal fourrier MONTAGU Louis 1ere Cie – Blessé au combat
Chasseur 2cl LEPAGE Georges 2éme Cie – Blessé au combat
Chasseur 2cl GOUX Joseph 3éme Cie – Blessé au combat- DCD des suites de ses blessures le 27 juillet 1917
Chasseur 2cl BUISSON Charles 3éme Cie – Blessé au combat
Chasseur 2cl LEPEINE Paul 3éme Cie – Blessé au combat
Chasseur 2cl BEAUVOIS Léon 3éme Cie – Blessé au combat- DCD des suites de ses blessures le 27 juillet 1917
Caporal THEVENET André 3éme Cie – Blessé au combat
Chasseur 2cl BLANCHET Lucien 2éme Cie – Blessé au combat
Sergent ROLLET Marcel 1ere Cie – Blessé au combat
Chasseur 2cl GARIOT Louis 1ere Cie – Blessé au combat
Sergent CHARNOT André S.H.R – Blessé au combat
Chasseur 2cl SALMON Joseph 1ere Cie – Blessé au combat
Chasseur 2cl HOCGRE Paul 1ere Cie – Blessé au combat
Sergent PENARD Elisée Cie de Mitrailleuse – Blessé au combat
Chasseur 2cl REGNIER Octave Cie de Mitrailleuse – Blessé au combat

 

Mercredi 27 juin 1917.
A 2 heures et 3 heures 30, une reconnaissance et une patrouille ennemies se présentent devant la 1ere Compagnie. Elles sont chassées rapidement à coups de grenades. Un prisonnier reste entre nos mains.
A 3 heures 30, l’artillerie ennemie déclenche un violent tir de barrage ayant comme point moyen le mouvement. Ce tir diminue d’intensité à partir de quatre heures.
De quatre heures à 7 heures, l’aviation boche se montre particulièrement active au-dessus de nos tranchées.
Pendant toute la journée, l’artillerie ennemie arrose nos seconde lignes (tranchée Libourne et de la Creute).
Nos guetteurs en première ligne signalent à plusieurs reprises des corvées ennemies circulant vers la grotte des Saxons dont l’entrée est très visible du poste d’observation installé à la sortie Nord de la Grotte du Dragon.
Nos fusils mitrailleurs et nos guetteurs tirent sur ces corvées.
A 23 heures, nouveau tir de barrage ennemi par pièces de tous calibres sur l’ensemble du quartier occupé par le Bataillon.
Pertes :
Chasseur 2cl CLERE Charles 1ere Cie – Tué à l’ennemi
Chasseur 2cl DUGUE Pipe 1ere Cie – Tué à l’ennemi

 

Jeudi 28 juin 1917.
Dès l’aube, les avions ennemis volent très bas au-dessus de nos lignes.
L’artillerie ennemie nous harcèle sans arrêt surtout avec du gros calibre. La tranchée de Libourne, le boyau Grenier, le boyau parallèle sont totalement bouleversés.
A la nuit, nouvelle reconnaissance ennemie repoussée à la grenade.
Pertes :
Caporal BERGERAT Alphonse  Cie de Mitrailleuses – Blessé au combat
Chasseur 2cl COLLET Adrien 1ere Cie – Blessé au combat
Chasseur 2cl VALOT Georges 2éme Cie – Blessé au combat - DCD des suites de ses blessures le 29 juin 1917.

 

Vendredi 29 juin 1917.
Travail de nuit, nous réparons dans les boyaux et tranchées les dégâts causés par l’artillerie ennemie.
Dans la matinée, quelques groupes boches en corvée se montrent à contre pente devant les secteurs de la 1ere et 2éme Compagnies. Les guetteurs tirent sur ces groupes.
Pendant toute la journée et particulièrement dans la soirée, tir d’empoisonnement de l’artillerie ennemie sur le boyau de Saintes, autour du Monument et du PC Yvonne.
Pertes :
Caporal LAVALLOIR Joseph  Cie– Tué à l’ennemi
Chasseur 2cl BREUZARD Achille 2éme Cie – Blessé au combat - DCD des suites de ses blessures le jour même.

Chasseur 2cl MOESMER Paul 2éme Cie – Blessé au combat
Chasseur 2cl CHAPLON Louis 2éme Cie – Blessé au combat- DCD des suites de ses blessures le jour même.
Chasseur 2cl BEDU Marcel 2éme Cie – Blessé au combat

 

Samedi 30 juin 1917.
Dans le courant de la nuit, les Cies organisent la 1ere ligne et posent des réseaux de 2 heures à 4 heures. Les boches lancent de nombreuses grenades à fusils.
L’artillerie ennemie, calme pendant la nuit et la matinée, reprend son activité vers 14h30. Le tir devient particulièrement intense à la tombée de la nuit.
Pas d’action d’infanterie sur notre front, mais grosse attaque ennemie à gauche de notre secteur de 19h30 à 21 heures45.

Par l’Ordre de l’Armée n° 283, le Général Commandant la 10éme Armée cite à l’Ordre de l’Armée :

ROUSSEAU Pierre, Sergent.
« Excellent Sous-Officier, d’un courage et d’un dévouement à toute épreuve. Volontaire pour toutes les missions périlleuses. A brillamment entrainé ses hommes le 29 février 1915 à l’attaque de la cote 542 (Chapelotte) arrivé le premier sur les réseaux ennemis qu’il brisait à coup de crosse. Fatigué et malade, a voulu rester à son poste de combat dans les journées qui suivirent donnant ainsi à tous le plus bel exemple de discipline et d’abnégation. N’a quitté son poste que sur l’Ordre de son Commandant de Compagnie avec les pieds gelés. »

Par Ordre du GQG N° 5198  « D » du 28 juin 1917, le Général Commandant en chef confère la Médaille Militaire avec Palme aux Chasseurs du Bataillon dont les noms suivent :

DAVID Eugène, Sergent au Groupe Franc.
« Au front depuis le début de la campagne. A toujours montré au feu les plus belles qualités de courage et de mépris du danger. Au cours du combat du 22 mai 1917, ayant reçu l’ordre d’attaquer une position ennemie fortement organisée, s’est courageusement élancé à la tête de ses hommes à l’assaut de l’objectif assigné, a nettoyé un blockhaus garni de mitrailleuses et infligé de fortes pertes aux Allemands. A facilité ainsi la progression de nos troupes. 4 Citations. »

Pertes :
Chasseur 2cl DUPONT Marcel Cie de Mitrailleuses – Blessé au combat















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