La Somme 1916


La bataille de la Somme a opposé les Britanniques et les Français aux Allemands en 1916, dans le nord de la France.

Conçue en décembre 1915, par Joffre, commandant en chef des armées françaises, l'offensive de la Somme dut être amendée du fait du déclenchement de la bataille de Verdun, le 21 février 1916. Foch fut chargé par Joffre de sa mise en œuvre. Les Français, qui devaient fournir l'effort principal, durent, en fin de compte, le confier aux Britanniques.

Ce fut la première offensive conjointe franco-anglaise de la Grande Guerre. Les forces britanniques lancèrent là leur première opération d’envergure, et tentèrent avec les troupes françaises de percer à travers les lignes allemandes fortifiées sur une ligne nord-sud de 45 km proche de la Somme, dans un triangle entre les villes d'Albert du côté britannique, Péronne et Bapaume du côté allemand.

Il s'agit de l'une des batailles les plus meurtrières de l'histoire (hors victimes civiles), avec parmi les belligérants environ 1 060 000 victimes, dont environ 442 000 morts ou disparus. La première journée de cette bataille, le 1er juillet 1916, fut, pour l'armée britannique, une véritable catastrophe, avec 58 000 soldats mis hors de combat dont 19 240 morts.

La bataille prit fin le 18 novembre 1916. Le bilan fut, sur le plan militaire, peu convaincant. Les gains de territoires pour les Alliés furent modestes, une douzaine de kilomètres vers l'est tout au plus, le front ne fut pas percé. Les combats usèrent les adversaires, sans vainqueurs ni vaincus.

La bataille de la Somme se singularise, cependant, par deux innovations :

·         sur le plan militaire, par l'utilisation, pour la première fois sur un champ de bataille, d'une arme nouvelle, le char d'assaut ;

·         par l'utilisation du cinéma à des fins de propagande. Pour la première fois, un film, La Bataille de la Somme, saisit une grande partie des horreurs de la guerre moderne en incluant des images tournées lors des premiers jours de la bataille.

Ces événements furent également couverts par des photographes et peintres, comme François Flameng, peintre officiel des armées françaises, dont les nombreux croquis et dessins de ces événements parurent dans la revue L'Illustration.

Source : Wikipédia
https://www.google.fr/#q=bataille+de+la+somme

 
Vidéo France Info :
http://www.francetvinfo.fr/sciences/histoire/bataille-de-la-somme-retour-sur-le-conflit-le-plus-meurtrier-de-la-grande-guerre_1525109.html

 

 


Le 20 juillet 1916, alors que le 41° Bataillon est au repos dans les Vosges, il reçoit l’ordre d’embarqué en direction de la Somme avec l’ensemble de la 7éme Brigade de Chasseurs et la 66éme Division d’Infanterie.

Il stationne à CREVECOEUR du 22 juillet au 11 août 1916. Période durant laquelle, les Chasseurs reçoivent des formations individuelles et de spécialités. Ils participent également à de nombreux exercices de marches et de combats.

 Le 15 août 1916, le Bataillon suit l’itinéraire : passerelle du Moulin – longe la rive gauche de la SOMME jusqu’à la GRENOUILLERE repasse en ce point sur la rive droite et par la ferme de HEM et la carrière SPAN, gagne son nouvel emplacement où il relève un bataillon du 174éme Régiment d’Infanterie. Relève terminée sans incidents à minuit.

Le Bataillon est installé dans l’ancienne 2éme position allemande entre la Ferme de MONACU et la route CURLU – CLERY.
 
 
Le 19 août, le Bataillon relève en 1ere ligne un Bataillon du 170éme Régiment d’Infanterie.
 
 
Source JMO du 170éme Régiment d’Infanterie.
 

Source : Carte du 7éme Corps d’Artillerie
Jusqu’à sa relève le 1er septembre, le Bataillon renforce ses positions et progresse jusqu’aux lisières de CLERY. Il aborde le bois Crochu et le cimetière malgré les bombardements continu de l’ennemi et les mauvaises conditions météo. Le Bataillon subira de lourdes pertes pendant cette période.
 
Source :
 
 
 
 
 
Poste sanitaire de CURLU
 
 
 
Ruines de CURLU septembre 1916
Source : Archives Départementales de la Somme
 
Le 41° Bataillon part au repos à DOMMART sur la LUCE où il reçoit des renforts provenant de la 4éme Cie (Dépôt Divisionnaire). Mais le 7 septembre, l’ensemble de la 66éme Division est retirée du front et le Bataillon est envoyé à BROMBOS. Il reçoit un nouveau renfort de la 25éme Cie du 1er Bataillon de Chasseurs. Le 13 septembre, en exécution de l’Ordre n° ….. du 7éme C.A, le Bataillon est transporté sur le front en camions-autos. Il rejoint le camp de SUZANNE où il passe la nuit.  
 
 

SUZANNE 1916 :
Source : Archives Départementales de la Somme
 


Dans la nuit du 14 septembre, l’Ordre d’Opération n° ….. du 7éme C.A prescrit au Bataillon de se trouver à 6h à l’Ouest de HEM.


 
 
 
Source : Archives Départementale de la Somme.
 
Le 15 septembre à 3 heures, le Bataillon relève un bataillon du 174éme en 2éme ligne sur la position Bois Madame – Route de PERONNE à BAPAUME devant BOUCHAVESNE.
 

 
 
 
Source : GALLICA Bouchavesnes ! Bouchavesnes ! : septembre 1916 : [estampe] / Jean Veber
 
Commémoration 11 septembre 2016.
 
Nécropole de RANCOURT
 
 

Le 41° Bataillon est en deuxième ligne derrière le 15° Bataillon de Chasseurs. Il subit des pertes sensibles causées par les nombreux bombardements ennemis. Le 18 septembre, il reçoit l’ordre de rejoindre les abris de TATOÏ.  A peine arrivé, il reçoit un nouvel ordre de mouvement. Le Bataillon stationne à MUREAUMONT, puis à LA FOSSE.
 
 
 
Le 22 septembre, le Bataillon reçoit la Garde du Drapeau des Chasseurs.
Jusqu’au 11 octobre 1916, le Bataillon est au repos à LA FOSSE. Un grand nombre de Chasseurs partent en permission, pendant que l’entrainement et l’instruction individuelle par spécialité continuent.
 
 
Composition de la 66éme DI au 10 octobre 1916.
 

 
 
 
Le 11 octobre, le 41° Bataillon arrive au camp n° 13 où il bivouac pour la nuit. Le 13 octobre, Le Bataillon quitte le Camp n° 13 à 5h30. Par l’itinéraire Cote 105 – BRAY sur SOMME – MARICOURT – HARDECOURT  il se rend dans le vallon Ouest de MAUREPAS où il doit s’installer en bivouac à 800m environ au Nord de la station.
Dans l’après-midi, du 15 octobre la 81éme Brigade attaque SAILLY et enlève le château.
 

Le 16 octobre, en exécution de ces Ordres, le Bataillon quitte le bivouac du ravin de MAUREPAS à 21 heures. Par MAUREPAS et FIGICOURT, il gagne ses emplacements où il arrive à minuit par la pluie battante. Dès son arrivée aux Portes de Fer, le Bataillon est mis à la disposition de la 81éme Brigade (Colonel BAILLE) et du secteur de SAILLY (Colonel SEMAIRE du 152éme RI).
Il reçoit l’Ordre de se porter sur les deuxièmes lignes du secteur. Pour s’y rendre le Bataillon traverse une zone violemment battue par les barrages d’artillerie lourde ennemie. Il y perd un certain nombre de blessés et de tués.
Vers 1h30, les Compagnies sont réparties de la manière suivante :
PC :     Tranchée de Teplitz (point Ouest)
2éme Cie :     1 peloton - Tranchée de Teplitz (point Ouest)
                     1 peloton - Tranchée de Teplitz (point Est)
3éme Cie :     Carrière 823
Cie Mitrailleuses :Tranchée de Teplitz
La tranchée de Teplitz n’existe plus que de nom. Elle est entièrement boulversée et très rare sont les endroits où l’on voit encore quelques courts éléments non détruits. Aucun abri à l’épreuve. Quelqu’uns en planche couverts d’une rangée de sacs de terre.
Les Chasseurs s’installent dans les trous d’obus et cherchent surtout à s’abriter contre la pluie.
Au jour, un épais brouillard couvre la région. Calme à peu près complet jusque vers 10h.
A cette heure, la brume étant dissipée, l’artillerie allemande commence un violent bombardement de la position occupée par le Bataillon. Tir ininterrompu de destruction systématiquement sur toute la tranchée de Teplitz et la carrière 823 avec du 77, du 105 et du 150.
La pluie transforme les trous d’obus et les éléments de tranchée où sont blottis les Chasseurs en véritables bourbiers.
Au matin, la 3éme Cie à la carrière 823 est mise à disposition du Commandant TOUSSAINT du 152éme RI. Dans le courant de la journée, un peloton de cette Compagnie sera poussé à SAILLY – Château en réserve du 152éme.
Au même moment une Cie du 5éme Bataillon arrive à la tranchée de Teplitz et passe sous les Ordres du Commandant du 41éme Bataillon ainsi que quelques éléments du 152éme et du 154éme (environ une section de 35 hommes) placés dans les anciennes tranchées de départ de l’attaque du 15 octobre.
Le Chef de Bataillon, en conséquence des instructions reçues (tenir les positions et se tenir prêt à repousser toute contre-attaque ennemie qui reprenant pid dans SAILLY tenterait de déboucher du Château vers le Sud) forme deux groupement :
L’un à droite dans la partie Ouest de :
La tranchée de Teplitz et de la partie Sud de la tranchée de départ du 15 sous ses Ordres directs et comprenant la 2éme Cie du 41éme Bataillon et la Cie de Mitrailleuses.
L’autre à gauche :
Sous les Ordres du Capitaine BOYER, constitué par la Cie du 5éme Bataillon dans Teplitz et les éléments du 152éme 154éme aux tranchées de départ.
En cas d’une attaque ennemie débouchant sur l’un de ces groupes, l’autre doit contre-attaquer de flanc.
Vers 15h, le Chef de Bataillon envoie à la 1ere Cie restée en veille au bivouac de MAUREPAS, l’Ordre de rejoindre le Bataillon.
La journée se passe sans action d’infanterie, mais sous un bombardement d’une extrême violence sans accalmie et sans ralentissement. Le terrain est labouré mètre par mètre, les pertes sont lourdes.
Vers 21h30, le Chef de Bataillon est appelé au poste de Commandement du Colonel SEMAIRE Commandant du Secteur pour y recevoir des Ordres.
En s’y rendant, sous le tir de plus en plus violent de l’ennemi, le Commandant LEDUC est blessé mortellement par un éclat d’obus et transporté à COMBLES aussi vite que possible.
Prévenu vers 2h par le Chasseur PLANSON qui accompagnait le Chef de Corps de la blessure de ce dernier, le Capitaine BOYER prend à cette même heure le Commandement du Bataillon et se rend au PC du secteur pour y prendre les instructions.
En exécution d’ordres généraux des 9éme et 32éme C.A, une
opération doit avoir lieu le 18 octobre.
Les éléments de droite du 9éme C.A doivent se porter en avant en direction N.E de façon à se rapprocher de la tranchée Bukovine à distance d’assaut. L’opération doit être appuyée à droite par un Bataillon du 32éme C.A sur SAILLY et la tranchée du Batak.
L’Ordre de la 42éme Division désigne le 41éme Bataillon de Chasseurs pour exécuter l’opération.
Troupes mises à la disposition de l’attaque :
2 Compagnie du 41éme Bataillon de Chasseurs
La Compagnie de Mitrailleuses du 41éme Bataillon
Un peloton du 67éme Bataillon de Chasseurs
Formation :
Compagnies accolées, débouchant en 2 vagues des tranchées de 1ere ligne tenus dans SAILLY par le 67éme Bataillon et au Nord du Château par le 152éme.
Un peloton de Mitrailleuses avec chacune des compagnies.
Le peloton du 67éme Bataillon en réserve au Château de SAILLY.
Objectif :
A droite :
1er objectif : grande rue de SAILLY sur une centaine de mètre de distance
2éme objectif : lisières Nord du village
A gauche :
1er objectif : Atteindre la partie Sud de la tranchée du Batak
2éme objectif : gagner à la grenade l’extrémité Nord de cette tranchée
 
Les troupes d’assaut doivent être en place au petit jour dans les tranchées de départ.
La 1ere Compagnie arrivée vers minuit à la tranchée des Portes de Fer est dirigée immédiatement sur Tepiltz et la carrière 823.
Le Capitaine Commandant désigne pour exécuter l’attaque la 1ere Compagnie à gauche, la 2éme Compagnie à droite. Ordre est donné à cette dernière compagnie de gagner la carrière, les mouvements n’étant possibles que par ce point d’ailleurs, en butte au feu violent de l’artillerie allemande.
A ce moment (5h) le Commandant du Bataillon est avisé que le Commandant THIERY du 152éme craignant une attaque ennemie (qui ne se produira pas) sur SAILLY, a pris sur lui d’appeler dans le Château un peloton de la 2éme Cie.
En conséquence, le Capitaine Commandant demande immédiatement au Colonel du Secteur et obtient de lui que la 3éme Cie en entier (1 peloton aux carrières – 1 peloton à SAILLY) soit remise à sa disposition.
Le peloton disponible de la 2éme Cie viendra à la carrière 823  à la disposition du 152éme.
Tous ces mouvements s’exécutent heureusement et sans pertes sérieuses, le feu de l’artillerie ennemie ayant cessé au jour.
A 9h30, toutes les reconnaissances et toutes les dispositions sont prises.
Le dispositif d’attaque est le suivant :
A droite : 3éme Cie tranchée de 1ere ligne de SAILLY
A gauche : 1ere Cie tranchée de 1ere ligne Nord du Château
En réserve  au Château : 1 peloton du 67éme Bataillon de Chasseurs
Pour mémoire : 1 peloton de la 2éme Cie à la carrière 823 (Commandant TOUSSAINT) et 1 peloton à la partie Sud de SAILLY (Commandant THIERY).
A partir de 10h, l’artillerie lourde française écrase de son tir la partie Nord de SAILLY. Par contre la préparation d’artillerie sur Batak est peu fourni et peu précise. Le Capitaine Commandant signale en plusieurs comptes rendus que des mitrailleuses tirent par intermittence de cette position et par moment balaient les lisières Ouest de SAILLY ainsi que nos tranchées de départ au Nord du Château. A notre tir de préparation, l’ennemi riposte par rafales courtes et violentes sur SAILLY et en avant de BATAK.
A 11h45, l’assaut se déclenche et les vagues sortent de leurs tranchées avec beaucoup de crânerie et d’élan.
Compagnie de droite :  (3éme Cie)
A travers les ruines des maisons et dans les vergers dont le sol est boulversé par les trous d’obus, les vagues gagnent sans difficultés le 1er objectif et poussent sans s’y arrêter vers les lisières Nord du village.
Elles se heurtent à ce moment à des fractions ennemies qui résistent dans les décombres. Violemment attaqués, ces groupes ennemis se replient vivement, non sans laisser un certain nombre de tués, de blessés sur le terrain et de prisonniers entre nos mains.
A midi 15, les sections de la 3éme Cie atteignent les vergers Nord de SAILLY ayant nettoyé tout ce qui se trouvait dans le village. A ce moment, une mitrailleuse ennemie se révèle brusquement en plein champs à une quarantaine de mètres de la lisière. Attaquée immédiatement à la grenade et à plusieurs reprises par une équipe de Chasseurs choisis, qui se glissent audacieusement jusqu’au fortin où elle est installée. La section de Mitrailleuse ennemi est brillamment enlevée à la baïonnette, et les servants sont faits prisonniers. Toute résistance de l’ennemi est brisée sur ce point et la 3éme Cie commence immédiatement l’organisation de la position conquise en prenant ses dispositions pour parer à toute contre-attaque.
Un peloton de Mitrailleuses à 3 pièces qui a suivi la 2éme vague s’installe au saillant Nord du village, battant la route de BAPAUME et flaquant les lisières Est du village.
Compagnie de gauche :
A 11h45, la première vague de la 1ere Cie quitte ses tranchées de départ, ayant pour direction la partie Sud de la tranchée de Batak.
Un élément couvre à droite le mouvement de la Cie ayant pour mission de chercher et d’établir la liaison avec les fractions de gauche de la 3éme Cie.
Ayant à peine parcourue cent mètres la Compagnie est en butte à un tir violent de Mitrailleuses, partant de l’extrémité Sud de BataK.
La gauche de la vague d’assaut perd du monde et sur Ordre se terre dans les trous d’obus. La droite saute dans l’ancien emplacement de batterie (1095).
Ayant reçu vers 12h15, ce renseignement et celui que des petits éléments sont parvenus à proximité immédiate de la tranchée ennemie, vers son centre en utilisant un léger défilement échappant aux vues des allemands ; le Capitaine Commandant donne au Capitaine JACOB qui commande l’attaque, l’Ordre de glisser sur sa droite pour aborder Batak en son centre en masquant le mouvement par une fraction en surveillance sur la partie Sud de la position.
Le mouvement reprend aussitôt et vers 13h, les éléments de tête de la 1ere Cie dans un bel élan sautent dans la tranchée Batak, malgré une vive résistance de l’ennemi. De plus, au même moment une fraction de la 3éme Compagnie, commandée par l’Adjudant TAIX qui couvrait la gauche de sa Compagnie, abordait à la baïonnette la partie Nord de la tranchée et y prenait pied de vive force, faisant une vingtaine de prisonniers.
La lutte commune, ardente, à la grenade par les éléments ayant pris pied au Nord et au centre marchant à la rencontre de l’un de l’autre, et nettoyant les sapes où se sont réfugiés de nombreux allemands.
A gauche, la tranchée Batak soutenue par le blockhaus de mitrailleuses situé en arrière de sa droite tire toujours. Le tir des pièces balaie les tranchées de départ et le terrain où est arrêtée la fraction de gauche de la 1ere Cie.
A 14h, le peloton de la 2éme Cie pris le matin par le Commandant THIERY est mis à la disposition du Capitaine BOYER.
Ordre lui est donné de prendre position dans les tranchées de départ au Nord du Château et d’attaquer à 14h30, la partie Sud de Batak en passant à la droite de la fraction de la 1ere Compagnie en face des mitrailleuses.
Brillamment enlevé par son chef le Sous-Lieutenant DUCROS, le peloton franchit sans arrêt et sous les balles la distance qui le sépare de l’ennemi et aborde à la baïonnette la position de l’ennemi.
De nombreux allemands réfugiés dans cette partie de la position et qui ont été refoulés par la lutte à la grenade venant du centre, sautent le parapet au-devant du peloton de la 2éme Cie et se rendent. Ils sont aussitôt dirigés sur la ligne de départ et remis au 152éme qui en assure l’évacuation.
Néanmoins, un noyau de résistance lutte encore. Attaqué à la grenade de flanc et de front, il ne tarde pas à tomber vers 15h.
Pendant que la partie Sud de Batak est réduite par une lutte pied à pied, les éléments de la 1ere Cie qui ont pris pied au centre, se sont reformés et se porte en avant pour prendre à revers le blockhaus de mitrailleuses. Par un mouvement hardi exécuté en liaison avec le peloton de la 2éme Cie, le blockhaus se trouve débordé et dépassé, notre ligne se reforme derrière lui et pousse jusqu’à la crête du plateau.
A 16h, tous les objectifs sont atteints et nettoyés, les patrouilles en liaison avec les unités du 9éme C.A. L’attaque de ces unités n’a pas réussi.
Une section de mitrailleuses prend position en arrière de Batak, pour interdire le débouché et flanque la nouvelle ligne, croisant ses feux avec les mitrailleuses du saillant Nord du village.
A la nuit, une patrouille du 154éme venant des tranchées de départ, recueille la garnison du fortin de mitrailleuse qui se rend et assure l’évacuation des pièces.
Protégée par des patrouilles de sécurité, la 1ere Cie travaille à l’organisation de la nouvelle ligne er reforme la tranchée Batak.
A 17h, le peloton de la 2éme Cie resté à la carrière 823 est remis à la disposition du Bataillon.
Les unités du 9éme C.A n’ayant pas progressé, il existe un trou entre l’extrémité Sud de Batak et les tranchées de départ tenues par le 152éme. Le Capitaine Commandant pousse dans ce trou le peloton de la 2éme Cie avec mission de réunir par une tranchée commune Batak et la position de départ.
Au Nord, la liaison étant assez faible entre le Nord de Batak et les vergers de SAILLY, une section du 67éme Bataillon est mise à la disposition de la 3éme Cie au saillant.
Dans la première partie de la nuit, de nombreuses patrouilles ennemies viennent reconnaitre le nouveau front. Accueillies par le feu des patrouilles et vivement poursuivies, elles rentrent dans leurs lignes en laissant plusieurs hommes sur le terrain.
 
L’attaque du Bataillon déclenché à 11h45 avait à 15h30 atteint tous les objectifs, malgré une vive résistance de l’ennemi à la tranchée du Batak, occupée par une Compagnie entière appuyée par une section de mitrailleuses.
Près de 200 prisonniers et 4 mitrailleuses restaient dans les mains des Chasseurs.
Le 19 octobre, le mauvais temps entrave les travaux d’organisation qui sont néanmoins poussés aussi vite que possible. Les Chasseurs ont travaillé toute la nuit, sous la pluie et dans la boue.
Par suite de l’échec des éléments du 9éme C.A, la position du Bataillon se trouve très en flèche et forme un saillant accentué, présentant vers le Nord un angle très aigu.
Le Bataillon reçoit l’Ordre d’assurer coute que coute la garde des positions conquises.
Par suite du mauvais temps, la journée est assez calme, l’ennemi ne tire que par rafales courtes aux lisières Est de SAILLY.
A la nuit, l’occupation de la position est modifiée de façon à regrouper les Compagnies.
Deux groupements :
Saillant Nord :          Capitaine GAZON
                                   3éme Cie – 1 section du 67éme Bataillon
                                   1 section de Mitrailleuses
Tranchée Batak :     Capitaine JACOB
                                   1ere Cie au Nord
                                   2éme Cie au Sud
                                   1 section de Mitrailleuses
Réserve :                   1 section du 67éme Bataillon
                                   1 section de Mitrailleuses
Le Bataillon se trouve entièrement déployé, par suite du front très étendu et surtout à cause de la réduction des effectifs résultant des pertes du 17 et 18.
 
Pendant la nuit du 20 octobre, lutte de patrouilles sur toute la ligne. A plusieurs reprises, l’ennemi déclenche des tirs de barrage.
Les travaux d’organisation se poursuivent activement avec le concours d’un peloton de Génie mis à la disposition du Capitaine Commandant le saillant Nord.
Dans l’après-midi, notre artillerie bombarde les tranchées que l’ennemi tient encore à l’Ouest de Batak, ce qui constituent les objectifs d’attaque des éléments de droite du 9éme C.A. Les éléments (1 Bataillon du 77éme RI) doivent vers 17h, recommencer leur attaque du 18.
En riposte à notre préparation d’artillerie, l’ennemi fait une contre-préparation assez violente sur Batak et SAILLY. L’attaque du 77éme ne réussit pas.
La situation du Bataillon ne se trouve donc pas modifiée. Elle reste aussi délicate qu’au premier jour, objectif tout indiqué de contre-attaque.
En vue de pouvoir parer à cette éventualité, le Capitaine Commandant constitue une réserve dans SAILLY avec une section de la 2éme Cie et une section de la 3éme Cie. Le peloton est mis sous les Ordres du Sous-Lieutenant DUCROS.
La section de réserve du 67éme Bataillon a relevé une de ces sections à la partie Nord de Batak.
A la tombée de la nuit, et vers 22h, l’ennemi déclenche de violents tirs de barrage aux lisières de SAILLY et dans le ravin Ouest du village. Le tir se prolongeant et augmentant d’intensité, le Bataillon est alerté.
Vers minuit, le calme se rétablit peu à peu. L’ennemi pousse ses patrouilles au contact de nos tranchées. Il en résulte des luttes assez vives à la grenade.
Dans la matinée du 21 octobre vers 10h, l’artillerie lourde allemande bombarde violemment les lisières Est et Nord de SAILLY, ainsi que la grande rue. Le tir prend de suite une grande intensité et à tous les caractères d’un tir de destruction méthodique des organisations de la défense.
A 11h30, le feu cesse. Notre artillerie de campagne riposte sur les tranchées de Platz.
A midi trente, l’artillerie ennemie reprend son tir, réglé par de nombreux avions qui survolent la localité. Le bombardement dure sans accalmie toute la journée et semble être à n’en pas douter une préparation d’attaque. Toutes les liaisons téléphoniques sont coupées et les communications par coureurs rendus précaire par les violents barrages exécutés par l’artillerie de campagne (77 – 105) allemande.
A 17h, après un renouvellement de violence de la préparation, l’attaque de l’ennemi se déclenche. En ce qui concerne le secteur tenu par le Bataillon. L’ennemi attaque le saillant Nord du village, suivant l’axe de la grande route de BAPAUME.
Les mouvements préparatoires de l’attaque ont malgré la fumée des explosions été éventés par nos patrouilles. Le déploiement ennemi s’est effectué un peu au Sud de la tranchée BUKOVINE, en angle mort par rapport à nos positions.
L’ennemi débouche en plusieurs vagues, à l’Est et à l’Ouest de la route de BAPAUME et pousse droit vers le Sud avec la ferme volonté de reprendre pied dans SAILLY.
 
L’apparition de la première vague à 200m des lisières du village déclenche le tir des mitrailleuses et des fusils mitrailleurs qui assurent la défense du saillant. Après un moment d’hésitation et de flottement, la 1ere vague rejointe par une deuxième continue son mouvement en avant sous le feu qui la disperse, laissant de nombreux blessés sur le terrain.
Prise à ce moment sous le feu d’écharpe de mitrailleuses de la tranchée du Batak, la droite de la ligne allemande se couche et ne bouge plus. La gauche gagne encore quelques mètres puis se terre également.
Devant la violence de l’attaque, le Capitaine Commandant le Bataillon à dès le début de l’action mis à la disposition du Capitaine Commandant le saillant, la section TAIX, qui faisait partie du peloton de réserve au centre de SAILLY.
Après un moment d’arrêt dans la marche de l’ennemi, une autre vague ayant surgi, toute la ligne reprend sa course vers l’objectif de SAILLY. Arriver à moins de 100m des vergers du village, sous le feu des fusils et des mitrailleuses de la défense, et sous un barrage extrêmement précis de 75, la ligne allemande est clouée au sol, sans pouvoir ni avancer ni reculer. Quelques groupes essaient de progresser vers nos positions, mais sont fauchés immédiatement.
A la demande du Capitaine Commandant le saillant, la section DUCROT est mise à sa disposition. Elle constitue à proximité immédiate du saillant, un élément disponible destiné à une contre-attaque immédiate contre des éléments qui à la faveur de la nuit qui tombe, parviendraient à se glisser jusqu’à notre ligne.
Cette éventualité ne se produisit pas, et à 17 heures, la nuit venue, la ligne allemande fait demi-tour sous notre feu et rejoint ses tranchées de départ.

 
Le groupement de gauche (tranchée Batak) a eu à subir un feu extrêmement violent d’artillerie de tous calibres, sans action d’infanterie. Les mitrailleuses de ce groupement sont intervenues efficacement pour prendre en écharpe l’attaque allemande sur SAILLY.
Cette attaque a été menée par 3 Compagnies environ et a été repoussée à fond, avec la volonté bien nette de pénétrer dans la partie Nord de SAILLY.
Malgré la violence du bombardement de préparation, les vagues d’assaut n’ont pu aborder nos positions.
Dès l’échec de sa tentative, l’ennemi ouvre un feu très vif sur tout SAILLY et la région de Batak. Notre artillerie riposte énergiquement. Le tir d’artillerie continue par intermittence sur une grande partie de la nuit.

Au petit jour du 22 octobre, l’ennemi déclenche sur les lisières Nord et Est de SAILLY de violents tirs de barrage.
Matinée assez calme jusqu’à 10 heures. A partir de ce moment, l’artillerie ennemie tire par rafales courtes sur SAILLY en réponse à l’action assez vive de notre artillerie sur les tranchées allemandes.
Dans la matinée, la section du 67éme Bataillon qui occupait la partie Nord de Batak est remise à la disposition de son Bataillon.

Dans l’après-midi, le 9éme C.A doit reprendre l’opération qui n’a pas réussi le 18 et le 20.
A 17 heures, un Bataillon du 114éme Régiment d’Infanterie doit attaquer les éléments de tranchées encore tenus par l’ennemi à l’Ouest de Batak.
D’après l’Ordre d’Opérations, le mouvement sera appuyé à droite par une fraction du 41éme Bataillon de Chasseurs, qui débouchant de la tranchée Batak aidera la progression du 114éme. Puis fera face au Nord, pour relier BATAK à la droite du Bataillon du 9éme C.A.
En exécution de cet Ordre, cette mission est confiée au peloton de la 2éme Cie en réserve au Sud de la tranchée de Batak.
Dès 16 heures, les deux sections de la 2éme Cie se trouvent installées dans la partie Nord de Batak, prêtes à déboucher.
Après une vive préparation d’artillerie, à laquelle l’ennemi répond par des tirs de barrage. L’attaque est déclenchée à 17 heures.
Le 114éme atteint sans difficulté son premier objectif constitué par une tranchée tracée Est-Ouest face au Sud et à hauteur du centre de Batak. Au lieu de continuer sur le 2éme objectif situé plus au Nord, sur une ligne fictive passant par l’extrémité Nord de Batak, l’attaque s’arrête.
A ce moment, le peloton de la 2émme Cie reçoit néanmoins l’Ordre de déboucher. Les Chasseurs avec un bel élan sautent hors de la tranchée, et s’avancent vers l’Ouest, dépassant des fractions ennemies qui avaient évacué la tranchée enlevé par le 114éme. Le terrain devant le 114éme se trouvant dégagé, le peloton de la 2éme Cie, comme à la manœuvre, sous le feu de l’artillerie et des mitrailleuses de la tranchée Bukovine, exécute en ordre parfait un mouvement de face à droite pour se redresser vers le Nord. Continuant sa marche, il occupe un fortin allemand et quelques éléments de tranchées.
Le 114éme d’Infanterie ne bougeant pas, le peloton de la 2éme Cie reçoit l’Ordre de stopper et de s’organiser sur place, appuyant sa droite à Batak et sa gauche au fortin.
La section de Mitrailleuses située en arrière du centre de Batak est immédiatement poussée dans cette tranchée, à hauteur du fortin, de façon à flanquer plus efficacement le saillant Nord du village.
L’ennemi ne réagit que par un violent tir d’artillerie sur Batak et sur SAILLY.

A la suite de cette opération, le peloton de la 2éme Cie se trouve en échelon en avant et à droite du Bataillon du 114éme d’Infanterie qui n’a pas dépassé son 1er objectif. Après liaison avec cette unité, il est entendu que l’Infanterie doit au cours de la nuit s’avancer à hauteur de la 2éme Cie et s’y organiser. Les travaux de la nuit sont insignifiants, consistant en quelques trous de tirailleurs que les fantassins évacuent au jour. Dans la nuit, nombreux tirs de barrage allemands dans SAILLY.

Au petit jour du 24 octobre, le 114éme Régiment d’Infanterie est venu s’aligner à peu près sur le peloton de la 2éme Cie au fortin.
Il a poussé 3 sections de mitrailleuses sur cette ligne, dont une dans le fortin occupé par les Chasseurs de la 2éme Cie.
Dans l’après-midi, violents tirs de l’artillerie ennemie sur SAILLY et surtout dans le vallon qui longe la lisière Ouest du village. Par ces tirs de barrage, les communications deviennent très difficiles et extrêmement dangereuses entre la tranchée Batak et le village.

Les positions conquises le 18 octobre par la Bataillon étant consolidées et fortement tenues, le 9éme C.A ayant étayé ces positions en avançant sa droite, le secteur de SAILLY reçoit les modifications suivantes :
Le saillant Nord et Batak cessent de former ligne avancée, pour devenir première ligne du nouveau sous-secteur.

La position de SAILLY est ainsi constituée :

1)    A droite : lisières Est de SAILLY depuis la route de SAILLISEL jusqu’au saillant exclus 67éme Bataillon de Chasseurs.

2)   Au centre : Saillant Nord du village et tranchée Batak 41éme Bataillon de Chasseurs.

3)   A gauche : Bois Tripot 152éme d’Infanterie.

Chacun de ces sous-secteurs devra être organisé en profondeur et sa garnison répartie en plusieurs lignes successives.
En conséquence de ces nouvelles dispositions, les Ordres sont donnés pour la nouvelle répartition des unités du Bataillon dans la sous-secteur BATAK.

A droite :      Saillant Nord du village

                        3éme Compagnie du 41éme Bataillon

                        2 sections du 67éme Bataillon

A gauche :     Partie Nord de Batak et tranchée du Fortin

                        2éme Cie du 41éme Bataillon

En réserve :   1ere Compagnie

                        ( 1 peloton à SAILLY en 2éme ligne

                        ( 1 peloton Tranchée du Château en 2éme ligne

Les mouvements résultants de ce nouveau dispositif ont lieu sans difficultés dans la nuit.
A Batak des travaux d’organisation sont activement poursuivis en liaison avec les éléments du 114éme Régiment qui progressent la nuit vers le Nord.

Dans la nuit du 26 cotobre, le Bataillon a reçu un Ordre de relève pour la nuit du 26 au 27. Il doit être remplacé à SAILLY par le 8éme Bataillon (42éme DI). Les Officiers de ce Bataillon arrivent dans la matinée pour faire la reconnaissance du secteur.
De 13h à 17h, sans interruption ni accalmie, l’ennemi exécute un bombardement extrêmement violent du village de SAILLY et de ses abords, bouleversant les décombres du village et les abris de la tranchée Batak. Le feu cesse à la nuit noire.
A 22 heures, arrivent les premiers éléments du 8éme Bataillon de Chasseurs. La relève s’effectue normalement et par un heureux hasard sans tirs de l’ennemi.
Dès leur relève, les Compagnies quittent isolément le secteur par le Château, la carrière 823 et le vallon de COMBLES.
Le Bataillon est rassemblé au petit jour au bivouac du Bois de Savernak (1200m Ouest de COMBLES).
 
 
 
Les 27 et 28 octobre, le Bataillon est au bivouac dans le vallon de MAUREPAS. Début novembre 1916, il quitte la SOMME pour rejoindre l’ALSACE.
 
 
 

 
 
 

 

Sailly rue principale /  défense du château / ruine école mairie
 
Poste de secours SAILLY SALLISEL

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